Avec tout ce textile produit, on pourrait penser que l’industrie a organisé sa filière de recyclage. Eh bien non ! La mode d’hier est aujourd’hui de nouveau à la mode. Les styles se recyclent. Si l’on plébiscite les coupes vintage, les petites jupes sixties, les pattes d'eph des années 1970, on ne fait pas de même avec les vêtements. Comme le rappelle l’Ademe, « aujourd’hui, moins de 1 % des tissus qui composent nos vêtements sont recyclés pour en faire de nouveaux ».
Que deviennent donc nos vieux vêtements et les invendus ? Tout d’abord beaucoup sont brûlés. Tout bonnement. D’après Zéro Waste France, en moyenne, un-e Français-e jette 7,7 kg de déchets textiles à la poubelle par an. Ils finissent en incinérateur ou en décharge. Un véritable problème écologique quand on sait que les déchets représentent 4% des émissions de GES (gaz à effet de serre).
Du côté des marques, nombreuses sont celles qui avaient pour habitude de brûler ou détruire les invendus. Par exemple, H&M entre 2013 et 2017, éliminait jusqu’à 12 tonnes de marchandises par an. Une pratique désormais révolue ! Depuis l’entrée en vigueur de la Loi AGEC, la filière textile n’a plus le droit de détruire ses invendus. Les entreprises doivent désormais « donner, réemployer, réutiliser ou recycler » leur surplus de marchandises.
Non recyclés, les déchets textiles sont aussi envoyés en Afrique et en Amérique latine où ils finissent dans des décharges qui grossissent de jour en jour. Ainsi, à Accra au Ghana, une colline de plus de 20 mètres de haut est formée de plus de 60% de vêtements usagés en provenance notamment d’Europe. Et le phénomène s’amplifie. Cette montagne de vêtements continue de grossir, alimentée par les 160 tonnes de déchets textiles qui arrivent chaque jour.