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Pénurie d’eau : à quoi s'attendre pour 2025 ?

L’eau est assurément la ressource la plus précieuse que nous ayons sur terre. Il faut dire que tous les êtres vivants sont “gorgés d’eau”, et le corps des hommes et femmes en est constitué à 60 %. Au-delà de notre propre survie face à la déshydratation, l’eau est aussi l’élément qui permet de nous nourrir ou nous aide à produire de l’énergie. Pourtant, la sécheresse gagne du terrain sur la planète bleue et les pénuries d’eau ne sont plus simplement des dystopies pour fictions.

Attrapons nos plus beaux maillots, en espérant que les lacs ne soient pas tous asséchés, pour faire le bilan de l’eau en 2025 et des perspectives futures ! 👙

En résumé


La pénurie d’eau, un problème contemporain

La première idée reçue qu’il faut combattre, c’est celle d’une pénurie future, qui ne serait encore qu’un mirage lointain dans le désert du capitalisme économique. C’est faux. 

🚱 L’eau douce manque déjà sur terre puisque, selon l’ONU, 1,8 milliard de personnes vont vivre dans des pays ou régions confrontés à une pénurie d’eau absolue en 2025, plus de 22 % de l’humanité ! Plus encore, selon leurs estimations, c’est 40 % de la population mondiale qui n’a pas un accès suffisant à de l’eau propre.


🧑‍🏫 Le terme pénurie absolue d'eau désigne une situation où la disponibilité en eau douce renouvelable tombe en dessous de 500 m³ par personne et par an.

L’eau, et pour quoi faire ?

Pourquoi donc l’eau est un problème aux conséquences multiples ? La réponse tient en un mot : sa polyvalence. 

🧑‍⚕️ Au-delà même de répondre à des besoins vitaux, l’eau a d’autres rôles au sein de nos sociétés.

L’eau, un facteur de prospérité

Meilleure productivité de l’eau : optimiser l'utilisation de l'eau permet de produire plus avec moins, notamment en agriculture et dans l'industrie. Dans les deux secteurs, l’eau est un élément essentiel.

Égalité des revenus : garantir un accès équitable à l'eau peut réduire les inégalités économiques entre régions ou populations. En effet, le besoin vital d’aller chercher de l’eau loin de son domicile diminue la productivité des personnes.

Développement économique : l'accès sûr à l'eau soutient la croissance de secteurs clés comme l’agriculture, l’énergie, l’industrie. Cela favorise naturellement l’emploi et l'investissement dans les régions concernées.

Selon un rapport de l’UNESCO, 80 % des emplois dans les pays à faibles revenus dépendent de l’eau (agriculture majoritaire) et 72 % des prélèvements d’eau douce sont utilisés pour l’agriculture.

💧 Ces données illustrent la grande dépendance à l’eau des régions du monde les plus précaires, cependant, elles ignorent la nécessité d’avoir de l’eau douce pour se nourrir via l'agriculture.

L’eau, un facteur de santé et de bien-être

Une eau propre et accessible permet de garantir une bonne santé et un bon environnement.

Réduire les maladies hydriques : les diarrhées et le choléra sont des symptômes d’une consommation d’eau contaminée. Le choléra fait environ 148 000 morts par an, juste pour cette maladie. Les diarrhées affectent environ 1,7 milliard de personnes, entraînant plus de 842 000 décès, dont 350 000 enfants de moins de 5 ans. Un drame qui se passe de nos jours.

Améliorer l'hygiène : se laver les mains avec une eau propre permet d'éviter bon nombre d’infections qui peuvent parfois se révéler graves dans des pays en voie de développement.

Préserver les écosystèmes aquatiques : du cours d’eau au fleuve en passant par les lacs, toute une vie déborde dans l’eau ou autour. Une eau non contaminée permet de préserver l’équilibre de l'écosystème.

L’eau permet de lutter contre les discriminations de genre

Réduire les inégalités de genre : il est important de noter que, dans de nombreuses régions du monde, ce sont les femmes et les filles qui sont dévolues à la tâche de rapporter de l’eau. Ce travail implique souvent de très longues distances à parcourir pour un besoin si vital qu’il nécessite d’aller très régulièrement à la recherche d’un point d’eau, et réduit par conséquent, pour ces populations dépendantes, l’accès à l’éducation et à des opportunités économiques.


Plus encore, les femmes et les enfants étant particulièrement touchés par les maladies liées à l’eau, un accès équitable permet de lutter contre la mortalité dans ces catégories de la population.

L’eau, un facteur de paix

L’eau, en tant que ressource vitale, joue un rôle prépondérant dans la géopolitique mondiale. Des guerres de l’eau existent déjà, comme le conflit ouvert entre l'Éthiopie et l'Égypte pour le barrage à la source du Nil. 

Des conflits liés à l’eau : la pénurie d'eau peut entraîner des tensions entre pays ou régions qui partagent des ressources hydriques, comme les fleuves ou les aquifères. En créant le Grand Barrage de la Renaissance Éthiopienne sur le Nil bleu, ce pays d’Afrique de l’Est diminue l’apport en eau dans des contrées en forte tension, comme le Soudan ou l’Egypte. Ces deux nations comptent en effet principalement sur les eaux du Nil pour nourrir les quelques 150 millions de personnes qui vivent dans ces deux pays.  

Les migrations forcées : une pénurie d’eau sur un territoire peut entraîner le départ massif de ses habitants-es. Ces déplacements de populations deviennent la source de conflits entre régions ou entre nations surtout si celles-ci sont déjà en forte tension démographique. Selon l’ONU, une augmentation de 10 % des migrations mondiales entre 1970 et 2000 est liée aux pénuries d'eau.

🕊️ Dans le cas contraire, une bonne gestion de l’eau douce peut amener des pays ou des populations à faire la paix. Des initiatives de gestion durable des ressources en eau permettent ainsi de partager équitablement cette richesse entre les différents pays ou régions.

Quelles sont les causes des pénuries d’eau ?

On connaît bien entendu les raisons de ces pénuries d’eau. Elles ne sont pas très difficiles à trouver.

La croissance démographique

La croissance démographique est l'une des principales causes des pénuries d'eau pour plusieurs raisons. 

L’augmentation de la demande : parce que la population mondiale augmente, la demande en eau pour la consommation domestique, l'agriculture et l'industrie s'élève également. Cela exerce une pression accrue sur les ressources en eau disponibles, surtout dans les régions où les réserves d'eau sont limitées. 

L'urbanisation rapide : l’urbanisation des sociétés, souvent dans des zones déjà à risque de pénurie, accroît la demande en eau potable, en eau pour l'assainissement, et en eau pour les différentes infrastructures (comme les industries et les transports). 

🎰 L'exemple de Las Vegas illustre parfaitement ce phénomène avec une ville qui se développe rapidement dans une zone aride. Résultat ? Un stress hydrique omniprésent moins de 130 ans après la création de la ville !

💡 La croissance verte peut accompagner cette croissance démographique, encore faut-il le vouloir.

La surexploitation des écosystèmes aquatiques

L’utilisation déraisonnée des écosystèmes aquatiques (aquifères, rivières, zones humides et eaux côtières) peut entraîner une diminution de la quantité d’eau. Les nappes phréatiques souffrent du même phénomène avec une surexploitation qui empêche un cycle hydrique.

La pollution des ressources en eau

Les eaux contaminées, et donc impropres à la consommation ou à son usage pour l’agriculture par exemple, font aussi partie du problème. 

Le déversement de produits chimiques et de déchets industriels : depuis la première révolution industrielle, des produits chimiques, des métaux lourds, ou des polluants sont déversés dans les cours d’eau avoisinant les lieux de production. Autrefois, il s’agissait de la teinturerie, de nos jours, ce sont les usines de produits chimiques et autres qui sont à l’œuvre dans la contamination !

L’agriculture intensive et l’utilisation des pesticides : si l'industrie agricole intensive consomme des volumes astronomiques d’eau, l'utilisation d’engrais chimiques, d'herbicides ou de pesticides entraîne aussi la pollution des cours d’eau et des nappes phréatiques.

Le traitement des eaux usées : les eaux domestiques sont aussi un facteur de pollution, surtout quand elles sont mal ou pas du tout traitées.

Les déchets plastiques : le huitième continent est une vaste accumulation de plastiques dans l'océan Pacifique, particulièrement dans le gyre du Pacifique Nord. Plus grand que la France selon certaines estimations, cet amas illustre à lui seul les dommages causés par cette matière sur les écosystèmes marins. On observe également une pollution plastique accrue dans les rivières, cours d’eau et lacs, etc.

Les effets du changement climatique

La montée des eaux : avec le réchauffement climatique, on assiste à une hausse du niveau de la mer, ce qui peut entraîner la salinisation de certains cours d’eau douce. Cette eau contaminée par le sel devient alors impropre à la consommation comme à un usage pour l'agriculture (même vivrière).

La perturbation des cycles de l'eau : les changements dans les régimes de pluie, modifiant les saisons et impactant l'agriculture favorisent la sécheresse dans certaines régions du monde tandis que d’autres sont noyées sous un déluge qui condamne les récoltes.

Les événements météorologiques extrêmes : les cyclones, inondations, tempêtes, et vagues de chaleur sont en forte augmentation, une conséquence du réchauffement climatique qui a un impact direct sur l’eau et sa consommation.

Quand le monde va-t-il manquer d'eau ?

Les prévisions des spécialistes ne sont pas franchement optimistes concernant l’eau dans le futur (quand on voit les conséquences du réchauffement climatique en 2050, on comprend pourquoi). 🌍

Dans le monde

En 2025, on prévoit donc 1,8 milliard de personnes vivant dans des régions de pénurie absolue d’eau. Plus encore, ce sont les ⅔ de la population mondiale qui seront confrontés à un stress hydrique, soit deux personnes sur trois. 

En 2030, selon l’UNESCO, la demande mondiale en eau pourrait dépasser l’offre de 40 %. 

En 2040, certaines parties du monde pourraient avoir complètement épuisé leurs ressources en eau, devenant dépendantes des autres régions pour cette richesse naturelle vitale.

Quand la France va-t-elle manquer d'eau ?

La France bénéficie d’une couverture en eau douce privilégiée. Toutefois, elle n’est pas épargnée par ce phénomène mondial.  

Ainsi, en 2022, un record historique de sécheresse a altéré 35 % des sols en France sur 10 mois. Cela illustre un affaissement des apports en eau, même dans l'hexagone. On remarque ainsi : 

  • une diminution des pluies prolongées nécessaires au remplissage des nappes phréatiques ;
  • une sécheresse affectant les lieux végétalisés qui conservent normalement l’humidité ;
  • une baisse générale du niveau des nappes phréatiques et des cours d’eau.

Ces phénomènes sont encouragés par un cercle vicieux : les températures élevées augmentent l’évaporation de l’eau, ce qui rend les sols plus secs ; ces sols ne pouvant plus renfermer la chaleur font donc monter la température ambiante, ce qui aggrave encore la sécheresse.

De ce fait, les conséquences d’ores et déjà tangibles de la sécheresse se font ressentir en France. 

💧 En 2022, c’est plus de 100 communes qui ont dû être ravitaillées par des camions-citernes tant l’eau étant manquante.

Quel futur pour l'eau en 2050 ?

D’ici 2050, si l’on continue sur notre trajectoire actuelle, l’eau pourrait devenir une ressource critique.

Dans le monde

Dans le monde, de nombreuses régions pourraient souffrir d’un manque d’eau important, forçant des migrations ou un changement drastique de modèle de consommation.

🧂 Les pays comme l’Arabie Saoudite, l’Egypte, l’Iran ou encore le Yémen pourraient voir un épuisement total de leurs nappes phréatiques et devraient alors se tourner exclusivement vers la désalinisation de l’eau (un procédé déjà utilisé en Arabie Saoudite par exemple).

🌱 En Asie du Sud, la forte urbanisation et la demande agricole en hausse pourraient accentuer la consommation des nappes phréatiques et le stress sur le Gange et l’Indus, des fleuves déjà surexploités. 

 

🥵 En Afrique, la sécheresse pourrait s‘accentuer, bien aidée par le manque d'infrastructures destinées à stocker et traiter l’eau. 

En Amérique, des pays comme le Mexique ou le Pérou pourraient connaître des difficultés en relation avec l’eau, en raison de la forte croissance démographique liée à la raréfaction de la ressource. Aux USA, des régions comme la Californie, l'Arizona, ou le Nevada sont d'ores et déjà en forte tension concernant l’eau. Et cela ne fera qu’empirer avec le temps et en l’absence d’une politique durable dans le domaine (action utopique avec l'administration Trump au pouvoir).

Enfin, en Europe, des pays du sud du continent pourraient voir le stress hydrique s'accroître.

C’est donc le monde entier qui est frappé par la sécheresse et les conséquences à moyen terme seront donc planétaires.

En France

Le Centre de ressources pour l’adaptation au changement climatique dresse un portrait-robot du pays en 2050 et au-delà. 

Les sécheresses exceptionnelles, qui avaient lieu une fois tous les trente ans, se produiront beaucoup plus fréquemment. On parle d’une année sur deux, soit 15 fois plus ! Rien que ça !

☔ Du côté pluie, les précipitations estivales diminueront de 10 % d’ici 2050. 

🏖️ Dans le même temps, les sécheresses estivales vont doubler d’ici 2050.

💧 Si la demande reste stable en France, 2 milliards de m³ d’eau manqueront en 2050.

L’énergie et son impact sur l’eau

L’énergie est un des secteurs les plus consommateurs d’eau.

  • Les centrales à charbon et les centrales nucléaires utilisent l’eau pour produire de la vapeur et refroidir les équipements.

🧑‍🏫 Le nucléaire fournit de la chaleur qui chauffe l’eau, procurant ainsi de la vapeur qui sert à entraîner les turbines. Le fonctionnement est donc le même que pour une centrale à charbon, seul le carburant change.

  • centrale hydraulique : contrairement aux deux autres, l’eau de la centrale hydraulique n’est pas “consommée”. Elle est utilisée pour entraîner les turbines grâce au mouvement de l’eau. 

🏭 La fermeture des centrales thermiques est donc une bonne chose pour la planète et pour son eau. 

Bien que des impacts sur les écosystèmes soient indubitables, la centrale hydraulique reste donc la plus écologique, plus encore sous le prisme de la consommation de l’eau et des pénuries qui y sont liées.

Une électricité verte provenant des centrales hydrauliques, éoliennes, ou solaires !

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Des solutions ?

Face à cet état de fait, des spécialistes tentent de trouver des solutions pour assurer un avenir à la consommation d’eau et donc à l'humanité toute entière.

Développer des systèmes de gestion durable de l'eau

La gestion de l’eau est chaotique et pourrait grandement être améliorée. Par exemple, on estime que les fuites dans les canalisations font perdre près ⅕ de l’eau potable dans le monde. Cela représente 900 000 milliards de litres soit, près de 900 fois la consommation annuelle d'eau potable de tous les habitant-e-s de la planète.

La gestion restauratoire des zones humides et des rivières pourrait aider à la préservation de l’eau, comme au maintien de l’humus au sol. Une des solutions serait alors d’arrêter, dans les villes, d'imperméabiliser le sol par le bétonnage.

Investir dans le recyclage et la réutilisation des eaux usées

Le recyclage de l’eau et le traitement efficace des eaux usées pourraient participer au maintien de cette ressource à un niveau acceptable, pourvu que les techniques et la consommation évoluent dans le bon sens.

Favoriser la coopération internationale pour les bassins transfrontaliers

Harmoniser les seuils de restriction et d’alerte sécheresse entre les pays pourrait favoriser une consommation plus raisonnée, qui respecte tous les consommateurs-ices de l’eau. Plus encore, des accords internationaux aideraient à préserver certaines zones humides d’une urbanisation galopante. 

L’eau est donc un sujet qui va devenir central au cours des prochaines années. Certains, en politique, comme dans le militantisme, ont déjà compris les enjeux vitaux de cette ressource sans laquelle presque aucune vie que nous connaissons n’est possible. Leurs voix pourront-elles être entendues dans un monde qui ne semble pas saisir que l’eau, “dans 20, 30 ans, y en aura plus” comme disait le philosophe (et visionnaire) Jean-Claude Van Damme.

Sources

https://www.international.gc.ca/world-monde/issues_development-enjeux_developpement/environmental_protection-protection_environnement/water-eau.aspx?lang=fra 

https://www.unesco.org/reports/wwdr/en/2024?hub=68313 

https://www.adaptation-changement-climatique.gouv.fr/dossiers-thematiques/impacts/secheresse 

https://www.wri.org/data/water-stress-country 

https://www.solidarites.org/fr/aider-plus-loin-temoigner/combattre-les-maladies-hydriques/maladies-liees-a-leau-lexique/

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