Selon l’Association internationale du transport aérien, les pertes de 2020 avoisinent les 71 milliards d’euros. Pour l’association, il s’agit de la « pire année de l’histoire de l’aviation ». D’où l’apparition de ces vols de distraction. Le but des compagnies ? Limiter les pertes liées au coronavirus.
Mais au final, c’est la planète qui paie le prix fort ! 😞 De manière générale, l’avion reste un mode de déplacement très polluant. En 2015, selon l’association Réseau Action Climat, le trafic aérien est responsable à hauteur de 5% du réchauffement climatique. A lui seul, il émet autant de CO₂ qu’un pays comme l’Allemagne.
Ces vols qui tournent en rond présentent un bilan carbone important. Ainsi, le vol Qantas du 10 octobre 2020 rejettera à peu près autant de CO₂ qu’un vol Paris-Dubaï, soit 1,98 tonnes de CO₂. A titre de comparaison, c’est environ 1,5 fois ce qu’émet une famille française à l’année pour se chauffer.
L’impact écologique de ces opérations a été vivement critiqué sur les réseaux sociaux. Karima Delli, eurodéputée présidente de la commission Transport au Parlement européen ironise sur Twitter, "Dites-moi les compagnies aériennes, les vols pour nulle part, c'est pour mieux observer les incendies vu du ciel ou assister en direct à la mort des barrières de corail ? Il faut cesser cette aberration écologique !"
A Singapour, lorsque la compagnie Singapore Airlines (SIA) a envisagé des trajets sans destinations, un collectif de citoyens écologistes s’est monté. Selon ce collectif, appelé « SG Climate Rally », une décision de la sorte « encourage des déplacements fortement émetteurs de carbone sans raison valable ». Via un appel à contribution, les membres ont cherché des solutions pour compenser les pertes de SIA sans impacter l’environnement. Les propositions n’ont pas manqué. Et, c’est une victoire ! 😃 SIA a renoncé à ces vols si particuliers. À la place, pour renflouer ses caisses, elle proposera des visites des cockpits, des dîners dans les avions au sol, des animations pour les enfants, etc.
De leur côté, les autres compagnies aériennes se défendent. Face aux critiques, Qantas s’est engagé à compenser les rejets de carbone provoqués par ses « vols de loisir ». Pour sa part, Royal Brunei Airlines explique utiliser un A320neo, un avion moins gourmand en kérosène.