Alors que les rapports du GIEC sont de plus en plus alarmants au fil des années, l’influence des activités humaines sur l'effet de serre reste un sujet de débats entre climatosceptiques et scientifiques. Pourtant, de nombreuses études témoignent de l’impact des humains sur la planète qu’ils habitent. Comment la science détermine la responsabilité de l'humanité sur l'augmentation de l’effet de serre ? Quelles sont les activités qui influencent le plus l’effet de serre ? Découvrons cela ensemble !
15 novembre 2023 à 16:30
Lecture 3 mn
En résumé
L’effet de serre est avant tout un phénomène naturel qui permet à notre planète d’être habitable. Par un effet “d’emprisonnement”, une couche gazeuse retient la chaleur et réchauffe ainsi l'atmosphère. C’est cet effet qui semble s’accentuer depuis quelque temps, augmentant par là-même la température à la surface de la planète. Et les preuves scientifiques du rôle de l’humanité sur cette augmentation ne font que peu de doutes.
En comparant l’évolution des températures du globe un peu partout sur la planète au cours de nombreuses années, des scientifiques ont réussi à distinguer, via des modèles statistiques, ce qui tenait de l'évolution naturelle du climat et ce qui tenait de la responsabilité humaine dans l'augmentation des températures.
Le résultat est sans appel. Imaginons un ticket de loto avec cinq chances sur un million de gagner. Aurions-nous envie de jouer ? Eh bien, cinq sur un million, c’est exactement la probabilité que l'humanité n’ait pas influé sur le réchauffement climatique et l’effet de serre, principal responsable de ce phénomène. Autant dire que cette probabilité est presque nulle.
Un témoin privilégié de notre rôle dans l'augmentation de l’effet de serre est le déséquilibre énergétique. Pour faire simple, lorsqu’un objet est chauffé, il absorbe la chaleur avant de la renvoyer. La Terre absorbe par exemple les rayonnements du soleil sous forme de chaleur et la rejette dans l’espace.
Sans événements extérieurs, cet échange s’équilibre pour atteindre une certaine température assez stable à la surface de la planète. Si la planète est plus chauffée qu’elle ne peut rejeter d'énergie thermique, alors elle chauffe. C’est exactement ce qu’il se passe quand le soleil émet plus de chaleur lors d’une tempête solaire par exemple. Au contraire, quand une éruption volcanique laisse un immense nuage de cendres recouvrir l'atmosphère, la chaleur du soleil est réfléchie par cette couche opaque, résultant en une baisse de la température à la surface.
Avec pour socle ces observations de variations naturelles, on peut aisément dater le début de l’impact de l'activité humaine sur la planète avec la révolution industrielle. La production massive de gaz à effet de serre a entrainé une augmentation du phénomène qui se fera de plus en plus forte à mesure que les rejets de gaz à effet de serre des différentes industries décollent.
Si la vapeur est le premier gaz à effet de serre sur notre planète, le moteur à vapeur sonne comme un symbole de cette influence humaine sur l’effet de serre. Depuis, les émissions de GES sont largement documentées et mesurées. Il est ainsi possible de connaître les émissions de gaz à effet de serre de la France en 2023 ou ailleurs.
En plus de pouvoir analyser les effets de l'activité humaine sur l’effet de serre et donc sur le réchauffement de la planète, ces activités sont parfaitement identifiées.
L’extraction et l’exploitation des énergies fossiles comme le charbon, le gaz ou encore le pétrole participent au phénomène. Ces trois énergies comportent du carbone qui devient du dioxyde de carbone quand elles sont brûlées. Une fois libéré dans l'atmosphère, le CO² s’ajoute alors aux autres gaz à effet de serre pour en augmenter son effet. Autre gaz à effet de serre, le méthane est aussi largement rejeté dans l'atmosphère par cette exploitation des énergies fossiles. À elles-seules, elles représentent ainsi 55% du méthane rejeté par les activités humaines.
L’agriculture est une industrie qui accroît l'effet de serre, notamment à cause de l’azote qu’elle rejette. Concernant le méthane, il n’est pas en reste, puisque la légende concernant les flatulences des animaux comme étant un large facteur de production de méthane rejeté dans l'atmosphère est vraie. En effet, les vaches, moutons et autres ruminants exploités par l'industrie agro-alimentaire sont responsables de 32 % des émissions de méthane des activités humaines.
Bon, le fumier et son processus de décomposition entre aussi en compte dans ce calcul, c'est vrai. La tendance des animaux d'élevage à se soulager en plein air n’est donc la seule cause de cette influence de l'industrie agricole dans l’effet de serre.
Dans sa grande créativité, l’humanité a aussi inventé des gaz à effet de serre qui n'existent pas dans la nature. C’est notamment le cas des gaz fluorés. Certains de ces gaz sont certes présents en bien moindre quantité dans l'atmosphère, mais ont un pouvoir d’effet de serre plusieurs milliers de fois supérieurs à celui du CO² par exemple. Certains de ces gaz ont été bannis ou progressivement éliminés par le protocole de Montréal, mais d’autres demeurent encore utilisés dans les industries.
Grâce aux données scientifiques et au rapport du GIEC qui les condense, il est aujourd'hui très peu probable (cinq chances sur un million) que les activités humaines n’aient rien à voir avec l’augmentation de l’effet de serre et ses conséquences sur la planète. Celles et ceux qui tentent d’échapper à notre responsabilité à tous ne pourront pas nier cela encore longtemps au vu des prédictions des scientifiques concernant le réchauffement climatique en 2050 et ses conséquences.
https://www.science.org/doi/10.1126/science.aas8806
https://www.nature.com/articles/nclimate2876
https://www.nature.com/articles/nclimate2915