D’après L’ICCT (International Council on Clean Transportation), une voiture électrique émet jusqu’à 81 % de moins de CO₂ qu’un moteur à combustion sur l'ensemble de son cycle de vie.
Au regard de ces chiffres, la mobilité électrique apparaît comme un levier pour lutter contre le réchauffement climatique. Quelles sont les perspectives de développement pour la voiture électrique ?
Pour en savoir plus sur l’avenir, montez à bord de notre Delorean volante (électrique, bien évidemment 😉). En route vers le futur !
29 août 2022
·Mise à jour le 16 octobre 2023
Lecture 4 mn
À l’heure actuelle, en France et partout dans le monde, la voiture électrique a tendance à se développer. Quel état des lieux peut-on dresser ?
La mobilité électrique séduit de plus en plus de Français-es. Selon l’Avere « Sur l’ensemble du premier semestre 2022, les immatriculations de véhicules 100 % électriques ont progressé de presque + 28 % ». En 2022, en France, l’automobile électrique et l’hybride rechargeable représentent 17% des parts de marché.
Aujourd’hui, 949 052 voitures électriques et hybrides sont en circulation. C’est presque 1 000 fois plus qu’en 2010. À cette époque, seuls 980 véhicules électriques arpentaient nos routes.
La croissance devrait se poursuivre. Selon RTE (le Réseau de Transport d'Électricité), à horizon 2035, le parc automobile français comptera 16 millions de véhicules électriques et hybrides rechargeables.
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Le phénomène n’est pas cantonné à l’Hexagone. La voiture électrique fait preuve d’un succès international. Selon la dernière édition du rapport annuel « Global Electric Vehicle Outlook » de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), « Les ventes de voitures électriques (y compris les voitures entièrement électriques et hybrides rechargeables) ont doublé en 2021 pour atteindre un nouveau record de 6,6 millions, et il s'en vend désormais plus chaque semaine que pendant toute l'année 2012 ».
Pour l’Agence Internationale de l’Énergie, ce sont avant tout les politiques de soutien à la mobilité électrique qui ont permis ce formidable essor. Selon elles, les diverses subventions et incitations à l’achat ont doublé en 2021 et représentent près de 30 milliards de dollars (US). En France, les principales aides sont la prime à la conversion et le bonus écologique.
On peut penser que le prix du carburant en très forte hausse influe sur les décisions d’achat des ménages qui préfèrent se tourner vers les modèles électriques, plus économiques à recharger par rapport au thermique (du moins en ce moment). Les voitures électriques sont également moins chères à entretenir que les voitures thermiques et profitent aussi d'offres d'électricité pour véhicules électriques.
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Le futur de la voiture électrique est très lié avec le futur de la voiture thermique. Celle-ci est en train de vivre ses dernières années, en tout cas en Europe. Le Parlement européen a voté en faveur de l'interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs dès l’année 2035.
Cette mesure permet de donner un coup d’accélérateur à la transition énergétique. Elle vise à réduire la dépendance de l’Union européenne aux hydrocarbures et à engager une sortie des énergies fossiles. Comme le rappelle l’Agence européenne pour l’environnement en Europe, « Les automobiles, les camionnettes, les camions et les bus génèrent plus de 70 % des émissions globales de gaz à effet de serre du secteur des transports. ». Même si les bus font partie de la statistique, ils ne peuvent pas être comparés à la voiture individuelle, puisqu'ils transportent beaucoup plus de personnes d'un coup (l'impact de CO₂ est d'ailleurs généralement calculé par individu et non par véhicule).
Les constructeurs ont pris bonne note des décisions européennes. Certains veulent aller encore plus rapidement. Ford, par exemple, vise le 100% électrique à horizon 2030.
La mobilité électrique semble avoir de belles heures devant elle. Toutefois, quelques freins pourraient limiter le développement. Quels sont les problèmes sur le court terme et à long terme ?
Les semi-conducteurs sont des matériaux nécessaires à la fabrication des puces électroniques. Ces petits composants sont essentiels au bon fonctionnement d’une voiture moderne (thermique ou électrique) et ils sont d'ailleurs utilisés partout ! On les retrouve par exemple dans de nombreux appareils du quotidien comme les téléphones, les chaudières, les frigidaires, les consoles de jeu, les ordinateurs, etc (ces cartes électroniques sont la base du digital).
Malheureusement, du fait de l’épidémie de Covid-19, depuis 2020, le monde fait face à une pénurie de semi-conducteurs. La demande a augmenté à cause de la mise en place massive du télétravail pendant les confinements et l'offre a du mal à suivre pour diverses raisons : entres autres à cause de conflits politiques, d'une pénurie d'eau à Taïwan, leader dans la production de semi-conducteurs, et d'un manque de main d'œuvre. Il faut noter que la hausse de la consommation est permanente, le problème de pénurie vient surtout de l'offre.
En effet, face à la mise en place du télétravail et des confinements, la demande en matériel informatique a explosé. La production a eu du mal à suivre. Et les conséquences ont tendance à durer dans le temps. On ne sait pas quand et si la situation se rétablira. La pénurie ne sera pas totale, la limite se trouvera plutôt dans la limite des quantités de production. Dans tous les cas, le plus judicieux reste de jouer la carte de la sobriété.
De ce fait, les délais de livraison des véhicules neufs ont été allongés. Il faut compter parfois jusqu’à 14 mois d'attente, à l’heure actuelle. Cette situation engage les ménages à se tourner vers le marché de l’occasion encore peu fourni en modèles électriques et vers de nombreuses autres possibilités comme le rétrofit, le partage de véhicule ou même l'abandon du véhicule personnel pour ceux qui en ont la capacité.
Pour fonctionner, la voiture électrique dispose de batteries de stockage. L'une des matières essentielles à leur fabrication est le lithium. Or, selon l’Université de Louvain en Belgique, pour remplacer les hydrocarbures, l'UE aura besoin en 2050 de 35 fois plus de lithium qu’à l’heure actuelle et les stocks sont limités.
Dès aujourd’hui, elle doit s’organiser pour assurer sa chaîne d’approvisionnement en lithium. C’est ce qu’a fait savoir la ministre de la Transition écologique « Développer des batteries électriques sans sécuriser nos besoins en lithium, en nickel, en cobalt, n’est pas soutenable dans la durée, nous sommes dépendants de pays tiers qui concentrent l’ensemble de la production et du raffinage », a expliqué Agnès Pannier-Runacher.
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Voilà, vous savez tout sur l'avenir des voitures électriques. Rendez-vous dans quelques années pour voir ce qu'il en est ! 🚙
https://www.rte-france.com/analyses-tendances-et-prospectives/le-schema-decennal-de-developpement-du-reseau#LeSDDR
https://gauthierroussilhe.com/en/articles/water-and-microchips-the-climatic-and-industrial-future-of-taiwan
https://www.connaissancedesenergies.org/tribune-actualite-energies/les-materiaux-de-la-transition-energetique-le-lithium
https://www.brgm.fr/fr/reference-projet-acheve/ressources-francaises-lithium-sous-forme-roches-dures