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Les remontées mécaniques participent de l'empreinte carbone du ski, une activité énergivore
Les remontées mécaniques participent de l'empreinte carbone du ski, une activité énergivore

Quelles sont les activités qui nécessitent beaucoup d'énergie ?

Face à l’urgence climatique et en raison de la crise de l’énergie, la France a décidé de réduire de 10 % la consommation d’énergie entre 2022 et 2024. Et pour s’engager dans cette démarche, il faut diminuer nos consommations d’électricité, de gaz, mais aussi de carburant. Outre le logement, nos loisirs ont évidemment un impact sur la planète.

Quelles sont les activités qui nécessitent beaucoup d'énergie ? Par quoi les remplacer ?  


Les vacances au ski, énergivores ?

Le ski fait partie des activités de loisirs avec la plus forte empreinte carbone. En effet, selon une étude menée par l’agence Utopies à la demande de plusieurs stations de sports d’hiver, une journée de ski présente un bilan carbone de 48,9 kgCO2eq (équivalent CO₂) en moyenne. Pour une semaine, c’est donc un total de 342,3 kg CO2eq d’émissions, soit l’équivalent de 145 042 km en TGV, d’après l’Ademe. 

Alors effectivement, ce n’est pas le fait de descendre une piste en « tout schuss » qui consomme le plus d’énergie. Qu’est-ce qui pèse le plus sur l’impact carbone du ski ? 

Côté touriste, c’est le déplacement. Le transport représente 52% de l’empreinte carbone d’un séjour à la montagne. En effet, peu de stations sont encore accessibles en train. Les vacancier-e-s ont donc tendance à utiliser leur voiture personnelle pour se rendre à la montagne. 

Côté collectivité locale, ce sont les infrastructures et équipements (télésiège, dameuses, etc.) qui sont les plus énergivores. Ils représentent environ 17% du bilan carbone, toujours selon Utopies.

Consommation d’énergie : par quoi remplacer le ski ? ⛷

Pour laisser la montagne respirer, on peut donc décider de renoncer aux vacances au ski (ou alors, privilégier les sites accessibles en train). À la place, que faire ? Et bien, cela dépend un peu de votre lieu d’habitation. Le transport étant ce qui pêche le plus, il convient de trouver une activité en pleine nature proche de chez vous. Balade en forêt, randonnée, vélo… il existe de nombreuses alternatives qui vous permettent de prendre un grand bol d’air frais ! 

PSST : Pour calculer l’empreinte carbone de votre pratique sportive, vous pouvez utiliser Mon Match Carbone, mis en place par l’association de professionnels du sport, Green Earth. Le logiciel vous donnera des conseils pour réduire votre impact environnemental lié au sport. 

Le rallye automobile, une aberration écologique

Pour fonctionner, une automobile a souvent besoin de carburant (sauf dans le cas d’un véhicule électrique). La combustion du carburant émet du CO₂, gaz à effet de serre (GES) en grande partie responsable du réchauffement climatique. Comme le rappelle l’Ademe, « 5 km en voiture, c’est déjà plus de 1 kg de CO₂ émis ».

Il est assez difficile de mesurer l’empreinte carbone d’un rallye automobile. Toutefois, selon le site de la Vallée du cousin, du Pays Avallonnais, le rallye automobile d’Avallon, de deux jours, présente un bilan carbone de 26 tonnes de CO₂, soit : 

  • 119 485 km en voiture ; 
  • Ou 112 années de chauffage électrique en appartement. 

En matière environnementale, les sports motorisés ne sont donc pas les plus préconisés. C’est peu de le dire ! 😉 D’autant plus qu’ils contribuent à la dépendance de la France aux énergies fossiles, comme le pétrole, dont une partie provient de Russie. Par solidarité, comme par souci écologique, on arrête les loisirs automobiles !

Que faire à la place du rallye automobile ? 🚗

Pour limiter ses émissions individuelles, on privilégie d’autres sports avec tout autant de sensations fortes comme le vélo de descente ou l’escalade, par exemple. En revanche, on évite les sports comme le jet-ski ou la plongée sous-marine qui impliquent des déplacements motorisés et qui peuvent altérer les écosystèmes marins. 

Les salles de sport à l’heure de la transition écologique

Les salles de sport ne sont pas non plus dénuées d’émissions de CO₂. En effet, pour chauffer les locaux et pour faire tourner les équipements, on a besoin d’énergie. « Pour une salle, les dépenses en gaz et en électricité représentent généralement 5 à 7% du prix annuel de fonctionnement », explique Virgile Caillet, délégué général de l'Union Sport & cycle.

Dans une logique de sobriété énergétique, on préfère donc éviter d’aller à la « salle » ou alors on en cherche qui ont une démarche écoresponsable. En effet, certains clubs de gym ont recours à de l’électricité verte ou installent des panneaux solaires photovoltaïques pour atténuer leur impact.

Où faire du sport ? 👟

🎼« Chante, chante, danse et mets tes baskets chouettes ! » Pour remplacer le tapis roulant de la salle, on enfile ses chaussures de sport et on va courir dehors. Si vous avez la chance d’habiter en campagne, vous pouvez profiter des champs à perte de vue. En ville, vous pouvez faire votre jogging dans un parc pour retrouver un petit écrin de nature. 

Et si vous aviez besoin de coaching ? C’est vrai qu’à la salle de sport, vous pouvez mesurer vos progrès grâce aux coachs. En extérieur, rien ne vous empêche de prendre les services d’un-e coach privé-e. Pour réduire le budget des cours particuliers, vous pouvez monter un petit groupe de sport. C’est aussi plus motivant de s'entraîner à plusieurs ! 😉

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Centres aquatiques et piscine : la consommation d’énergie des activités dans l’eau

On ne vous l’apprend pas, pour fonctionner, les activités aquatiques ont besoin d’eau. Mais, elles ont aussi besoin d’électricité et de gaz pour le chauffage, le maintien de la température des bassins, l’éclairage, etc. 

D’après la Fédération française de natation, « environ 22% des charges d’une piscine sont liées à la consommation d’eau et d’énergie ». C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles certaines piscines municipales ont dû fermer du fait de la forte augmentation des prix de l’énergie

Toutefois, les piscines municipales tendent à s’équiper de plus en plus d’appareils fonctionnant aux énergies renouvelables. Nombreuses sont celles qui installent des panneaux solaires photovoltaïques ou des pompes à chaleur pour réduire la facture. Et oui, une piscine plus écologique, c’est aussi plus économique ! 💚

Sobriété énergétique : faut-il arrêter la piscine ? 💧

Pas forcément ! En effet, on le sait bien, la natation est un sport extrêmement populaire et qui a l’avantage d’être peu cher. Selon un sondage BVA pour Union sport & cycle, 40% des Français-es la pratiquent. C’est l’un des meilleurs sports pour la santé et il serait dommage d’y renoncer. On peut donc limiter l’empreinte carbone de ses longueurs en se rendant à pied ou à vélo à la piscine. Si l’on habite proche de la mer, on peut aussi privilégier la natation en mer ou des activités comme le longe-côte quand le temps le permet.

En revanche, on peut évidemment se passer de sorties dans les parcs aquatiques aux multiples toboggans et en particulier, ceux qui mettent en scène des spectacles avec des dauphins et autres mammifères marins. Les associations de protection des animaux, comme la PETA, ne cessent de répéter à quel point ces endroits sont synonymes de maltraitance animale.

Concerts, cinéma, musées : quid des activités culturelles ?

Nos pratiques culturelles ont également un impact sur la planète. Cinéma, série en streaming, tout cela nécessite une grande quantité d’énergie. Selon le collectif Ecoprod, qui œuvre pour un cinéma plus vert, c’est « 1,7 million de tonnes équivalent carbone émis chaque année, le secteur audiovisuel (incluant la distribution de vidéos en streaming, le cinéma, la publicité, la télévision, l’archivage et les projections) ». 

Le secteur de la musique n’est pas non plus en reste. D’après le Centre National de la Musique (CNM) « le bilan carbone moyen d’un festival de 50 000 festivaliers en France s’élèverait à 1000 tonnes de CO₂ soit l’équivalent de 400 allers-retours Paris-New York ». 

Enfin, les musées pour la bonne conservation des œuvres et l’accueil du public présentent une consommation importante d’énergie. Le Louvre rappelle que « Le bilan carbone global de l’activité du musée est équivalent à 4 millions de tonnes de CO₂ équivalent, dont 99% sont attribuées à la venue des visiteurs ».

Écologie : doit-on se priver de sorties culturelles ? 🎞

Bien évidemment, non ! S’engager dans une démarche écologique ne signifie pas rester dans une grotte à manger des cailloux en attendant que le temps passe. D’autant plus qu’après deux ans de pandémie, les artistes ont besoin du public. Et le public a besoin des artistes ! 😉

S’il n’est pas question d’y renoncer, on peut tout à fait repenser nos sorties sous un angle plus local. Au lieu du cinéma multiplex à 20 km de voiture, on privilégie son cinéma de quartier. Au lieu du traditionnel film du dimanche soir, on organise une soirée jeux de société en famille (ou entre amis, colocs, etc.). On troque aussi les séries Netflix par de bons bouquins ! 

Pour les concerts et le théâtre, même chose. On se tourne vers des petites salles locales ou des festivals à proximité. C’est peut-être même l’occasion de découvrir de nouveaux artistes, qui sait ? 

Et pour les musées ? Si vous êtes amateur-rice d’art, commencez par (re)faire les monuments, châteaux et musées autour de chez vous ou accessibles en train. Il y a plus de 45 900 monuments en France. On doute que vous les ayez tous visités ! 😊

Les activités écologiques, plus économiques

Les activités énergivores pèsent sur notre bilan carbone et elles jouent aussi sur notre pouvoir d’achat. En effet, plus les prix de l’énergie augmentent, plus les entreprises ou collectivités spécialisées dans les sports et loisirs vont devoir revoir leurs tarifs à la hausse. C’est par exemple déjà le cas pour certaines stations de sports d’hiver. Dans les domaines des Deux Alpes et de l'Alpe d'Huez, le forfait journalier est passé de 56 € la journée à 58,5 € entre 2021 et 2022, par exemple, soit presque 5% d’augmentation. 

Changer ses pratiques sportives et culturelles pour des activités plus respectueuses de l’environnement peut donc s’apparenter à un gain de pouvoir d’achat. L'écologie, cela rime souvent avec économies. 😉

Cela peut aussi rimer avec “économie locale”. Développer des activités culturelles en région ainsi que des sports plus verts va forcément nécessiter la création d’emplois (guides de randonnée, chargé-e de projet culturel, atelier de réparation de vélo, etc.). C’est donc aussi participer à la dynamisation de votre département ! Plutôt chouette, non ?

Sources

https://www.valleeducousin.fr/spip.php?article386 

https://datagir.ademe.fr/apps/impact-co2/ 

https://datagir.ademe.fr/blog/impact-carbone-mobilite-eco-deplacement/ 

https://www.ffnatation.fr/sites/default/files/ckeditor_files/edfoptimalsolutions.pdf 

https://cnm.fr/cinq-etapes-pour-reduire-son-empreinte-carbone-en-tournee/ 

https://www.ecoprod.com/fr/ecoprod/agenda-ecoprod/1258-etude-environnement-et-climat-de-nouveaux-enseignements-pour-les-acteurs-audiovisuels 

https://www.petafrance.com/nos-campagnes/divertissement/aquariums-et-parcs-marins/ 

https://www.tf1info.fr/economie/crise-de-l-energie-prix-de-l-electricite-horaires-prix-du-forfait-les-stations-de-ski-inquietes-avant-l-hiver-2231524.html 

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