On a tendance à associer crise de l’énergie et guerre en Ukraine. Pourtant, la crise de l’énergie a débuté bien avant cela. Elle prend racine dans le Covid-19. En effet, du fait de la pandémie de coronavirus, la plupart des gouvernements mondiaux ont mis en place des mesures de confinement.
Ces mesures ont eu un impact sur l’activité économique des pays. Les industries et entreprises tournant au ralenti, la consommation mondiale de gaz et de pétrole a diminué. Le cours de ces énergies fossiles a donc fortement chuté en 2020. Rappelez-vous, le prix du baril de pétrole est descendu à moins 37,63 dollars, le 20 avril 2020 (on vous payait pour vous alimenter en pétrole, ce n’est tout de même pas banal vous ne trouvez pas ?).
Après une forte baisse, l’activité économique a repris à l’été 2021. Les entreprises et industries, notamment en Europe et en Asie, ont recommencé à avoir besoin de gaz et de pétrole. Ce phénomène a entraîné une très forte hausse de la demande.
En parallèle, des opérations de maintenance en mer du Nord ont limité les exportations depuis la Norvège, l’un des principaux pays producteurs de gaz et fournisseur de l’Union européenne. La Russie de son côté a volontairement réduit les exportations de gaz depuis la fin 2021. Une demande en hausse et une production ralentie, voire affaiblie, cela nous donne une hausse des prix.
En France, elle se traduit notamment par une hausse des tarifs réglementés du gaz de 57% entre janvier et septembre 2021.
Le gaz naturel représentant presque 20% de la production d’électricité en Europe, le prix de l’électricité a bondi également. C’est le début de la crise énergétique. Ensuite, la guerre en Ukraine continue à influer sur le prix du gaz et les prix n’en finissent pas de monter.
En effet, la Russie constituait environ 45% de l’approvisionnement en gaz naturel de l’Union européenne en 2021. En réponse aux sanctions prises par Bruxelles, la Russie a rapidement restreint ses exportations vers l’Europe. Seuls quelques pays membres de l’UE comme l’Italie et la Hongrie reçoivent encore du gaz de la part du géant de l’Est.
Conséquence ? Les États de l’Union européenne ont dû diversifier leur approvisionnement auprès d’autres sources, comme les USA ou le Qatar, par exemple. La demande étant plus importante et l’offre plus limitée, les enchères sont montées.
Les prix se sont donc envolés. Le prix du MWh de gaz sur les marchés de gros est passé de 44,11€ en août 2021 à 170,36€ en août 2022.