Prix repère du gaz en juillet 2024 : qu’en est-il ? Quelle évolution ?
Régis par la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE), les tarifs réglementés de vente (TRV) du gaz d'Engie évoluent tous les mois (en temps normal). Après plusieurs augmentations courant 2021, les TRV du gaz ont subi une nouvelle hausse de 12,6% en octobre 2021. Pour mettre une fin à l'escalade des prix, un "bouclier tarifaire", un gel des prix du gaz a été mis en place fin 2021 et en 2022. Il s’est poursuivi en 2023 selon de nouvelles modalités. En janvier 2023, le prix du gaz au tarif réglementé a enregistré une hausse de 15%. En juillet 2023, le tarif réglementé a pris fin pour l’ensemble des ménages et a été remplacé par le prix repère du gaz. Comment évolue prix repère du gaz en juillet 2024 ? Ekwateur fait le point.
29 septembre 2020
·Mise à jour le 1 juillet 2024 à 16:30
Lecture 9 mn
Qu'est-ce que le tarif réglementé gaz ?
Avant d'entrer dans le vif du sujet, il convient de rappeler ce que ce sont les tarifs réglementés du gaz. Il s'agit du tarif réglementé déterminé par la CRE. Il est pratiqué par :
- Engie (ex GDF) le fournisseur historique, avec l'offre "gaz tarif réglementé" ;
- Les entreprises locales de distribution (ELD) des petits fournisseurs historiques locaux.
Le TRV est un dispositif transitoire mis en place en 2007. Il avait pour but d’accompagner l’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie. Il est éteint le 1er juillet 2023 sur le segment des particuliers. Pour anticiper la fin des tarifs réglementés du gaz, les fournisseurs historiques n'avaient déjà plus le droit de le proposer à la souscription. Seuls en disposent les ménages abonnés avant novembre 2019.
Bien que le TRV n’existe plus, pour accompagner les ménages à y voir plus clair, la CRE publie chaque mois un Prix Repère du Gaz. Il agit comme une boussole des prix.
Prix repère du gaz : quel est le prix du kWh en 2024 ?
Le prix repère du gaz, référence en matière tarifaire, évolue selon divers composantes :
- Les frais d’approvisionnement ;
- Les frais de stockage ;
- Les frais d’acheminement ;
- Les taxes sur l’énergie.
Au 1er juillet 2024, le prix du kWh au prix repère du gaz est de 0,06914 € en fourchette moyenne pour un usage de chauffage. Ils enregistrent une hausse de 11,7% TTC. Comme l’explique la CRE « En juillet 2024, le niveau moyen du PRVG se situera à 129,2 €/MWh TTC (moyenne pour tous les types de consommateurs). [...] ce prix est en augmentation de 13,5 €/MWh TTC par rapport au mois de juin (+11,7%). »
| Cuisson/eau chaude | Chauffage | |||
|---|---|---|---|---|
| HT | TTC | HT | TTC | |
| Abonnement (en €/an) | 95,49 | 114,30 | 219,45 | 277,43 |
| Prix par kWh moyen (en €/kWh) | 0,09329 | 0,13159 | 0,06914 | 0,10261 |
| Prix par kWh fourchette basse (en €/kWh) | 0,09018 | 0,12786 | 0,06176 | 0,09376 |
| Prix par kWh fourchette haute (en €/kWh) | 0,10001 | 0,13966 | 0,08412 | 0,12059 |
Grille du prix repère de vente du gaz pour juillet 2024 sur la zone de GRDF
Ces prix sont ceux qui concernent la zone desservie par GRDF, le gestionnaire du réseau de gaz en France, soit 95% du territoire français. Sur les 5% restants oeuvrent des ELD (entreprise locale de distribution). Sur ces réseaux, le Prix Repère du gaz est différent. Si vous dépendez d'une ELD, vous pouvez trouver la grille qui vous correspond sur le site de la CRE.
Quel était le prix du kWh de gaz au tarif réglementé en 2023 ?
Le prix du kWh de gaz au tarif réglementé du gaz était fixé par la CRE. Il oscillait entre 0,1037 € et 0,1284 €. Il dépendait de l’usage que vous faites de cette énergie ainsi que de votre lieu d’habitation. La France est segmentée en plusieurs zones de consommation déterminées selon l’éloignement géographique des centres de stockage du gaz naturel.
Grille de prix des tarifs réglementés du gaz au 1er janvier 2023
Évolution des tarifs réglementés du gaz : pas tous logé à la même enseigne
L'évolution du prix repère du gaz affecte différemment les 11 millions de foyers abonnés au gaz naturel. En effet, en fonction de vos besoins (eau chaude, cuisson, chauffage ou autre…), le ressenti sur la facture sera plus ou moins important.
Le tarif réglementé évolue régulièrement à la hausse ou à la baisse. Quelle est la tendance générale ? Les prix vont-ils baisser ?
Prix du gaz : une vague de hausse en 2024 ?
Début 2024, après plusieurs années de hausses contenues par le bouclier tarifaire, les prix du gaz ont baissé en début d'année. Cependant, il faut savoir que la baisse n'a été que temporaire. Les prix ont légèrement remonté entre le mois d'avril et le mois de mai.
C'est sans compter la hausse des tarifs d’acheminement du gaz doit intervenir en juillet 2024 couplée à une hausse des prix sur les marchés de gros. C'est ce qui explique en très grande partie l'évolution de 11,7% du mois de juillet.
A cela s’ajoute une augmentation de la fiscalité, puisque la taxe intérieure de consommation du gaz naturel (TICGN) a doublé en janvier 2024.
Tarif réglementé de vente du gaz : +15% en 2023
Le bouclier tarifaire 2022 a pris fin au 31 décembre 2022. Depuis le 1er janvier 2023, le tarif réglementé a subi une hausse de 15% quel que soit l’usage du gaz. La hausse a été la même pour tous-tes. Suite à cette augmentation, le prix du kWh est gelé jusqu’à la fin du mois de juin 2023, date qui marque la suppression du TRV gaz.
La mise en place du bouclier tarifaire en novembre 2021
La crise de l’énergie a engendré une forte hausse des prix du gaz. Cela a conduit le gouvernement à prendre des mesures pour protéger le pouvoir d’achat des ménages : le fameux bouclier tarifaire.
Mis en place en novembre 2021, il a gelé les prix du gaz jusqu’au 31 décembre 2022 au niveau d’octobre 2021.
Pour rappel, en octobre 2021, les TRV du gaz ont augmenté en moyenne de 12,6%. Cela s'est traduit ainsi sur la facture des ménages :
- + 4,5 % pour les foyers utilisant cette énergie comme mode de cuisson ;
- + 9,1 % pour les ménages l'utilisant comme moyen de cuisson et également pour l’eau chaude ;
- + 14,3 % pour les ménages ayant un mode de chauffage au gaz dans un logement individuel ;
- + 16,1 % pour les petites copropriétés avec un chauffage central au gaz naturel.
Une tendance baissière en 2019 et début 2020
L’année 2019 et le début de l’année 2020 avaient été marqués par des baisses des TRV. Ces diminutions se notent encore sur la facture des ménages. Comme le souligne la CRE en mars 2021, « Depuis le 1er janvier 2019, les tarifs réglementés de vente de gaz d’Engie ont baissé en tout de 12,9 %. Leur niveau reste également inférieur à celui de 2015. »
Comment expliquer cela ? Par deux phénomènes conjoints :
- Les cours du gaz sur les marchés internationaux et notamment sur le marché du gaz naturel liquéfié (GNL) ont fortement baissé en 2019. Cela a entraîné une baisse des coûts d’approvisionnement donc une diminution pour les consommateurs et consommatrices.
- À cela s’est ajoutée la crise sanitaire du Covid-19. Revenons en ce mois de mars 2020, annonce du confinement… La généralisation du télétravail dans les milieux professionnels et la mise à l'arrêt d'entreprises et d'industries a eu pour conséquence une baisse importante de la consommation de gaz naturel. Par la même occasion, il a entraîné une diminution du prix du gaz sur le marché.
Une hausse du tarif réglementé du gaz depuis l’été 2020
Toutefois, ces diminutions s’estompent. En effet, entre août 2020 et janvier 2023, les prix du gaz naturel n’ont cessé de grimper avec une petite exception en avril. Dans le détail, le tarif réglementé a augmenté ainsi :
- + 1,3% en août 2020 ;
- + 0,6% en septembre 2020 ;
- + 4,7% en octobre 2020 ;
- + 1,6% en novembre 2020 ;
- + 2,4% en décembre 2020 ;
- + 0,2% en janvier 2021 ;
- + 3,5% en février 2021 ;
- + 5,7% en mars 2021 ;
- -4,1% en avril 2021 ;
- + 1,1% en mai 2021 ;
- + 4,4% en juin 2021 ;
- + 9,96% en juillet 2021 ;
- + 5,3% en août 2021 ;
- + 7,9% en septembre 2021 ;
- +12,6% en octobre 2021 ;
- +15% en janvier 2023.
Bouclier tarifaire et gel des prix du gaz
Face à la hausse des prix, les autorités publiques ont décidé de réagir. Le Premier ministre a annoncé un gel des prix du gaz. Cette mesure a fait l'objet d'un décret paru le 23 octobre 2021. Il précise que "les tarifs réglementés de vente de gaz naturels fournis par Engie, applicables aux clients mentionnés à l'article 1er, sont fixés du 1er novembre 2021 au 30 juin 2022, selon le barème applicable au 1er octobre 2021". Les tarifs du gaz n'évolueront ni à la hausse ni à baisse pendant cette période. Un nouvel arrêt publié le 25 juin 2022 prolonge le bouclier tarifaire jusqu'au 31 décembre 2022.
Enfin, le PLF (projet de loi de finances) 2023 révise à nouveau le dispositif de plafonnement des prix. En vertu du bouclier tarifaire 2023, le TRV du gaz enregistre une hausse de 15%.
Crise de l’énergie : comment expliquer la vague de hausse des tarifs réglementés de gaz ?
Le début de la hausse des prix s'explique en partie par la reprise post Covid et de la forte demande de gaz qui a suivi, nous vous en parlions en septembre 2021 en détail dans cet article : "Hausse du prix du gaz naturel : comprendre l’augmentation et réduire sa facture".
À cela s'est ajouté plusieurs autres facteurs, comme par exemple le blocage du canal de Suez par un porte-conteneur. Eh oui, par le canal de Suez transite 8% du gaz naturel liquéfié (GNL) mondial !
Les augmentations continuent du fait de plusieurs éléments concomitants :
- Une forte demande de gaz ainsi que des prix très élevés en Asie qui en font un marché attractif pour absorber l'offre mondiale de GNL ;
- Des températures en dessous des normales de saison en Europe au printemps qui ont conduit à utiliser davantage de gaz. Le remplissage des stocks est donc plus lent que prévu et la demande plus élevée ;
- Des capacités d'exportation qui ont atteint leur maximum. D'après la CRE "la Norvège et la Russie, les principaux fournisseurs de gaz naturel de la France et de l’Europe, ne sont pas en mesure d’augmenter leurs exportations pour répondre à la demande, pour des raisons différentes " ;
- Une évolution à la hausse du quota d'émission de CO₂ notamment pour le charbon. Cela pousse donc l'Europe à utiliser plus de gaz (moins émetteur de CO₂) pour la production d'électricité que de charbon. Cela fait donc augmenter la consommation de gaz.
Enfin, la guerre en Ukraine est venue chambouler le marché de l’énergie. La Russie a drastiquement réduit les importations de gaz naturel vers l’Europe. De ce fait, les pays membres de l’Union européenne ont dû diversifier leurs sources d’approvisionnement en hydrocarbures. L’offre étant plus réduite, le prix du MWh de gaz a continué de grimper.
C'est également en partie à cause de la hausse des prix du gaz que les prix de l'électricité augmentent, on vous explique tout dans cet article : "Hausse des prix de l'énergie : les impacts sur vos factures"
Baisse ou hausse des tarifs réglementés de vente du gaz naturel : à quoi faut-il s'attendre ?
Au début de l'année 2024, les prix du gaz n'ont fait que baisser. Puis, ils ont commencé à grimper à nouveau au mois de mai 2024, du fait d'une hausse des prix sur les marchés de gros. Comment vont-ils continuer à évoluer ?
Malheureusement, nous n’avons pas de boule de cristal. 🔮 Impossible de savoir exactement comment évolueront demain les prix du gaz naturel.
Le gaz naturel : une énergie que la France ne possède pas
La France n'est pas un pays producteur d’hydrocarbures. Elle est obligée d’importer le gaz qu’elle consomme. De nombreux facteurs influent sur les coûts d’approvisionnement tels que :
- Le climat ;
- Le prix du stockage ;
- Le coût du transport et de distribution ;
- Les taxes ;
- Les conditions globales et locales d’exploitation des gisements.
- Les divers événements : une pandémie, un mouvement social, une catastrophe naturelle, une nouvelle politique énergétique dans un pays producteur, etc.
Tout cela joue sur la disponibilité de la ressource.
Les facteurs étant multiples et pouvant s’additionner, le marché reste très volatil. Difficile donc de savoir si les prix du gaz vont augmenter ou baisser.
Ce que l’on peut vous affirmer en revanche, c’est qu’il est possible de mieux maîtriser sa consommation de gaz.
Comment faire pour éviter les factures d’énergie trop salées ?
Bonne question ! 😉 Il existe des solutions pour faire des économies d’énergie avec un impact minimum sur votre confort. Chez Ekwateur, fournisseur de gaz vert, on aime partager les bons plans. Voici quelques astuces pour faire des économies.
Chauffage : diminuer sa consommation
Le chauffage représente 60% de nos dépenses en énergie. C'est donc votre premier levier d'action. Commencez par chauffer à la température idéale. Les « températures idéales » sont de 19° dans la pièce à vivre et 17° dans les chambres. La salle de bain peut être augmentée jusqu’à 22° lorsque vous l’utilisez, sinon, une température avoisinant les 17° est suffisante.
C'est un peu juste pour vous ? Utilisez plaid, pull, couvertures, chaussettes de ski, etc. Ne vous précipitez pas pour remonter vos radiateurs. Selon l’ADEME, baisser son chauffage d’un degré induit jusqu'à 7% d'économies d’énergie.
Pensez à baisser vos radiateurs lorsque vous n’êtes pas là en journée. Il vous suffit de rehausser la température à votre retour. Et si vous vous posez la question de s'il faut éteindre son chauffage la journée, on vous répond dans notre article sur le sujet, la réponse n'est pas si évidente qu'il n'y parait. 😉
Idem si vous partez en vacances, inutile de chauffer pour rien. Certains thermostats et notamment les thermostats connectés permettent la programmation de vos radiateurs afin que vous puissiez les contrôler et décider de quand ils doivent s’allumer ou s’éteindre.
Fermez vos volets dès la tombée de la nuit. Ces derniers peuvent effectivement retenir une partie de la chaleur.
Optimiser son usage d'eau chaude
La production d'eau chaude sanitaire représente environ 12% de nos factures énergétiques. Pour en minimiser la part, il faut faire attention à la température de l'eau. Pour une eau saine et exempte de toutes bactéries, bien régler la température de son chauffe-eau ou de sa chaudière est indispensable. Pour cela, vous pouvez indiquer une température de 55°. Inutile de penser tout de suite à la douche froide, l’idée n’est pas de vous priver de votre confort. 😉
Prenez des douches de 5 minutes max. Certains pommeaux de douche vous permettent de connaitre le temps passé sous la douche. D’autres qui vous donnent même le nombre de litres d’eau dépensés en régulant votre débit pour que celui-ci soit optimal.
Changer de fournisseur de gaz
Depuis l'ouverture à la concurrence, vous pouvez bénéficier de tarifs et de contrats plus attractifs en procédant à un changement de fournisseur d’énergie. D'autant plus qu’avec la fin des tarifs réglementés de vente de gaz naturel, les consommateurs ont dû passer en offre de marché.
Si vous étiez concerné-e en juillet 2023, vous avez reçu un courrier d'Engie vous annonçant la nouvelle.
Fin des tarifs réglementés : quelles alternatives ?
Il existe pas moins de 20 fournisseurs de gaz autre qu'Engie sur le marché. Vous pouvez donc dès à présent vous tourner vers une de leurs offres. Actuellement il en existe deux types :
- Les offres à prix fixe : elles permettent de fixer le prix du gaz durant une période donnée (par exemple 1, 2 ou 3 ans) durant laquelle le prix de votre abonnement et de votre kWh ne bougera pas.
- Les offres à prix variable : elles évoluent selon un barème de référence. Le prix est donc susceptible de varier d'un mois à l'autre.
Le médiateur de l'énergie vous propose d'effectuer des simulations sur son site internet afin de trouver l'offre de marché qui vous correspond le mieux.
En ce qui concerne les démarches, il vous suffit simplement d'appeler le fournisseur de gaz que vous avez choisi et qui vous donnera la marche à suivre pour faire le changement (dans notre cas, il s'agit d'une simple formalité, car on n'aime pas plus la paperasse que vous 😉).
Quitte à changer de fournisseur de gaz et/ou de contrat, pourquoi ne pas souscrire à une offre de biogaz ? Chez Ekwateur, on vous propose des offres de biométhane et d'électricité verte plus respectueuses de l’environnement et on en est fier-es. 😉
Sachez aussi que pour plus de facilité, vous pouvez souscrire chez un même fournisseur pour vos deux contrats de gaz ET d'électricité !
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