L'uranium est-il une énergie renouvelable ?

L’uranium est un métal radioactif extrait du sous-sol de la Terre. C’est le phénomène de supernovæ ayant donné naissance au système solaire qui est responsable de sa présence sur Terre. Oui, vous allez en apprendre des choses aujourd’hui ! 

La supernova est simplement le processus qui mène à l’explosion d’une étoile à la fin de sa vie. C’est pendant cette explosion que sont produits des éléments chimiques lourds tels que l’uranium et qu’ils sont éjectés. C’est pour cela que l’uranium est présent depuis des milliards d’années sur Terre.

On le retrouve dans des minerais (roches) au sein de gisements. Ces gisements sont présents en grande quantité dans certaines régions du globe, en particulier l’Australie, les États-Unis ou encore la Russie.

En France, on en retrouve quelques-uns en Vendée qui sont aujourd’hui en voie d’épuisement. C’est pour cela que la France importe l’intégralité de l’uranium qu’elle utilise ensuite pour alimenter ses centrales nucléaires (pas d’uranium, pas de nucléaire et pas de nucléaire, pas d’énergie pour les Français-es 😮‍💨) !

Avant d’être exploité, l’uranium suit une succession de procédés, dont la fission nucléaire, qui consiste à le diviser en deux parties par l’intermédiaire d’un neutron (promis, on ne va pas vous perdre dans des cours de physique-chimie). C’est ce phénomène qui permet de produire de l’énergie en grande quantité. Lorsque la fission se produit, de nouveaux neutrons apparaissent, provoquant à leur tour une nouvelle fission. On observe ainsi un principe de réaction en chaîne.

Pour savoir si l’énergie nucléaire (uranium) peut être considérée comme verte, nous pouvons lister les critères qui font d’une énergie qu’elle est une énergie renouvelable.

Une énergie renouvelable est par définition une source d’énergie inépuisable, c’est-à-dire dont les ressources sont illimitées sur Terre. Le vent et le soleil, par exemple, sont des sources d’énergie renouvelables, même si leur utilisation n’est pas possible 100% du temps.

L’uranium est disponible en abondance sur Terre, certes. Toutefois, on parle de stock limité. L’Agence internationale de l’énergie atomique estime à 130 ans la durée du stock restant d’uranium dans un rapport paru en 2022. Le risque de pénurie est donc encore très lointain, mais pas impossible !

Un autre des critères pour qualifier une énergie de renouvelable est la faible émission de dioxyde de carbone dans sa chaîne de production. Le CO₂ est l’un des principaux gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique. C'est pourquoi on cherche des sources de production à faible émission (la neutralité carbone fait d’ailleurs partie des objectifs de la loi relative à la transition énergétique).

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, une centrale nucléaire émet très peu d’émissions de dioxyde de carbone (CO₂). En comparaison avec les énergies renouvelables, elle est d’ailleurs l’une des énergies les moins polluantes. Pour preuve, voici les émissions moyennes de CO₂ générées par différentes filières de production électrique (source : ADEME) : 

Si l’on regarde les émissions générées par une centrale à gaz à cycle combiné (410 à 650 gCO2e/KWh), l’énergie nucléaire est bien plus carbone-friendly (même s’il ne faut pas oublier que l’extraction de l’uranium est très polluante) ! Toutefois, ce n’est pas suffisant pour la qualifier de renouvelable, comme nous l’avons vu au point précédent.

Pour mieux comprendre les enjeux du nucléaire, il est intéressant de prendre en compte les autres impacts de cette énergie sur l’environnement. Bien qu’elle soit bas carbone, l’énergie nucléaire est responsable d’une très grande quantité de déchets radioactifs.

Ces déchets peuvent être des substances ou des objets contaminés que l’on ne peut ni recycler ni réutiliser. Les rayonnements qu’ils émettent sont particulièrement nocifs pour la santé et pour l’environnement. Il faut patienter plusieurs centaines d’années pour certains avant que leur niveau de radioactivité s'affaiblisse, c’est pourquoi ils doivent être traités en priorité.

À moins que vous ne soyez un ermite, vous avez très certainement entendu parler de la catastrophe causée par l’explosion d’un réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986. Près de 40 ans plus tard, le niveau de radioactivité dans les environs est encore très élevé et des millions de personnes y sont encore exposées quotidiennement.

C’est ce qui explique pourquoi le traitement des déchets radioactifs est pris très au sérieux. En France, on a abandonné l’immersion de ces déchets dans les océans depuis 1993 (évidemment, ceux qui ont déjà été immergés cohabitent toujours avec les poissons !). 

À la place, les chercheurs ont misé sur un stockage à la surface de la Terre, en emprisonnant les déchets sous plusieurs couches de protection. Malheureusement, la quantité de déchets radioactifs augmentant au fil des années, les sites de stockage seront déjà bientôt saturés. Selon l’ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), le site de Cires de Morvilliers (l’un des principaux) pourrait être saturé d’ici 2028-2029. 

L’Agence cherche donc à accroître la capacité du site de Cires et à trouver de nouveaux sites de stockage. Une autre solution temporaire consiste à enfermer les déchets dans des contenants en surface ou en faible profondeur en attendant de leur trouver un site de stockage définitif.

Les déchets radioactifs les plus dangereux et à vie longue (représentant 10% du total des déchets) utilisent actuellement ce procédé, en l’absence de site de stockage dédié.

Nous savons maintenant que l’uranium ne peut être considéré comme une source d’énergie renouvelable. Toutefois, peut-on parler d’énergie fossile ?

Eh bien, la réponse est non. L’uranium n’est ni une énergie renouvelable ni une énergie fossile. En effet, l’énergie fossile se caractérise par le recours à des ressources limitées, extraites de gisements souterrains issus de la décomposition de matières organiques (à base de carbone) sur plusieurs centaines de millions d’années.

L’uranium est certes extrait du sous-sol, comme les énergies fossiles, cependant il n’est pas issu de la biomasse (de matières organiques), c’est en réalité un élément chimique !

En fait, l’uranium se place dans la troisième catégorie d’énergie : l’énergie fissile. On vous donne sa définition fissa ! L’énergie fissile est obtenue par un procédé de fission de matériaux radioactifs, tels que l’uranium ou le plutonium.

Si vous cherchez à promouvoir la filière renouvelable en France, il vous faut donc souscrire une offre d’électricité verte qui s’appuie sur des énergies vraiment renouvelables (et d’origine française tant qu’à faire 😉 !). 

Pour rappel, voici les principales énergies vertes en France : 

Pour savoir si un fournisseur d’énergie produit ou achète de l’énergie renouvelable, vous pouvez consulter son mix énergétique (attention, il n’est pas publié par tous). Vous pouvez aussi consulter les offres labellisées Vertvolt (ADEME) pour détecter celles qui sont vraiment vertes, et celles qui incluent 0% d’énergie nucléaire. 

Chez Ekwateur, 100% de nos offres d’électricité sont vertes et locales. Cela signifie que pour chaque kWh que vous consommez, nous nous engageons à injecter une quantité équivalente produite via des sources de production renouvelables dans le réseau public. Ceci grâce au système des garanties d’origine.

Plus il y aura de consommateurs à opter pour une offre verte, et plus la part de ces énergies propres sera importante dans le réseau. Chaque action individuelle est donc essentielle si l’on veut verdir l’énergie française. 👍

Pour en savoir plus sur nos offres d’électricité et de gaz verts, vous pouvez nous contacter directement.