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les locaux en autoconsommation de Capsud
les locaux en autoconsommation de Capsud

Être 100% autonome en 2020 est-ce possible ?

Produire et consommer sa propre électricité. Quelle belle promesse n’est-ce pas ? Vous aussi ça vous tente ? Mais est-ce vraiment possible aujourd’hui ? Stéphane G, directeur de Cap Sud dont le siège est totalement autonome nous éclaire sur la question 😊.


Bonjour Stéphane. Vous affirmez être 100% autonome au niveau de votre siège social. Arrivez-vous totalement à subvenir à vos besoins ?

Stéphane : Bonjour, effectivement nous sommes intégralement autonomes sur notre site situé aux alentours de Lyon. Nous ne sommes pas raccordés au réseau électrique national et nous ne dépendons pas d’EDF. En cas de problème, nous avons un groupe électrogène qui nous sert d’énergie de secours. C’est notre seul recours en cas de panne et c’est suffisant.

Vous êtes autonome depuis la création des locaux ? Ou étiez-vous chez un fournisseur d’énergie avant ?

Stéphane : Nous sommes autonomes depuis la création des locaux. Nous avons construit en 2014 puis emménagé en 2015. La décision de l’autonomie s’est posée en amont de la construction donc nous n’avons jamais eu besoin du réseau électrique français.

Par ailleurs, outre notre siège social autonome du côté de Lyon, nous avons également plusieurs agences basées à Montpellier, Toulouse et Marseille par exemple. Sur ces agences-là, nous essayons également de faire de l’autoconsommation mais c’est plus délicat, car il nous faut l’accord du propriétaire entre autres. Nous sommes donc en semi-autoconsommation c’est-à-dire que nous installons des kits nous permettant de produire un peu d’énergie sans avoir à modifier nos locaux.

Pourquoi avez-vous pris la décision de devenir autonome ?

Stéphane : Nous sommes une entreprise opérant dans le solaire photovoltaïque. Notre mission c’est d’accompagner nos clients vers l’autoconsommation en installant des panneaux solaires à leur domicile. Cependant, lorsque nous avons décidé de construire nos locaux en 2014, la plupart des gens pensaient que ce n’était pas possible d’être autonome et de s’alimenter soi-même en électricité. Je me suis donc dit : « finalement, qui mieux que nous peut montrer l’exemple en prouvant que c’est possible de faire de l’autoconsommation et d’être autonome ? » j’ai donc décidé, d’utiliser notre siège social comme un laboratoire et tester l’autoconsommation sur ce dernier. Il est vrai que les collaborateurs craignaient que cela soit contraignant ou impossible. Cependant, j’ai tenu à ce que nous essayons afin de montrer l’exemple. De plus, cela nous sert aussi d’argument commercial car nous l’avons fait, nous pouvons montrer un exemple concret de ce que cela donne. Nous avons régulièrement des gens qui viennent visiter nos installations. Nous avons également des personnes de Madagascar ou du Brésil qui se déplacent pour visiter nos locaux. En effet, dans ces pays, le raccordement au réseau n’est pas une évidence c’est pourquoi travailler sur l’autoconsommation pour eux est très important.

De plus, même encore aujourd’hui nous continuons de tester sur nos locaux, on essaye différents types de panneaux solaires, on voit ce qui marche le mieux, cela nous permet d’apprendre, d’évoluer et de nous adapter.

Les locaux en autoconsommation de Capsud

Quelles ont été les démarches à effectuer pour faire de l’autoconsommation ?

Stéphane : Eh bien figurez-vous que les démarches sont aujourd’hui très simplifiées. Il n’y a pas d’obligation de raccordement au réseau. Il suffit d’informer Enedis que vous ne souhaitez pas être raccordé au réseau. Ce que nous avons fait. Ensuite nous avons fait une demande à la mairie qui est une étape obligatoire afin de pouvoir installer nos panneaux solaires. Il s’agit d’une déclaration d’urbanisme. Dès que nous avons eu l’autorisation, nous avons pu commencer notre installation. Nous voulions même boucler la boucle en termes d’écologie et nous avons fait des demandes pour que notre groupe électrogène soit alimenté par de l’huile végétale au lieu du fioul, mais cela n’a pas pu être possible malheureusement. Nous faisons tourner régulièrement notre groupe électrogène afin de l’entretenir pour qu’il soit efficace en cas de panne.

L’autoconsommation demande-t-elle une organisation particulière en termes d’énergie ? Est-ce que vos locaux fonctionnent différemment en termes d’énergie ?

Stéphane : Non cela ne demande pas d’organisation particulière. Pour tout vous dire, les salariés ont même oublié que nous étions autonomes ! La seule organisation que nous avons c’est vis-à-vis de nos véhicules électriques. Quasiment toute notre flotte est électrique (ou hybride pour les commerciaux qui sont amenés à faire de nombreux kilomètres). La recharge de ces véhicules demande beaucoup d’énergie et de tension. De fait, nous les rechargeons en cascade. Pour cela nous avons adapté les prises servant à la recharge. Nous avons limité leur nombre de façon à ce qu’il ne soit pas possible de recharger plus de voitures simultanément que notre système électrique le permet.

Au-delà de cette organisation, nous essayons, comme tout le monde, d’être vertueux (en débranchant les appareils non utiles sur le moment par exemple). Sachez cependant que nous sommes souvent en surplus de production et c’est là l’inconvénient de ne pas être relié au réseau, car nous perdons ce surplus. Nous essayons donc de nous organiser pour perdre le moins d’énergie possible et nous essayons également de pouvoir donner ce surplus à nos voisins si cela est possible.

À votre avis, y a-t-il des prérequis pour être autonome ou tout le monde pourrait le devenir aujourd’hui ?

Stéphane : Effectivement, on ne peut pas s’improviser autoconsommateur. De plus, pour les particuliers, une autoconsommation totale est très compliquée à atteindre.

Pour commencer, il faut une grande surface et il faut que cette grande surface soit bien irradiée par le soleil. En effet, si les arbres environnants génèrent trop d’ombre sur votre toiture, vos panneaux solaires ne vous serviront à rien. Nous évitons de couper des arbres pour faire ce type d’installation. Par exemple, nous avons reçu un appel d’offres pour alimenter 24 décathlons. Dans cet appel d’offres, Décathlon nous a explicitement demandé de déplacer les arbres si possibles ou bien de les replanter si malheureusement nous devions en couper. Nous avons trouvé la démarche louable et proche de nos valeurs de respect de l’environnement et d’écologie.

Il faut également prendre en compte la localisation sur la carte. Si vous habitez à Dunkerque, il vous faudra plus de surface que si vous habitez à Nîmes, cependant, le fait de s’installer à Dunkerque n’est pas un obstacle à l’autoconsommation.

Des panneaux solaires sur le toit d'une maison

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Avez-vous une dernière remarque ?

Stéphane : oui j’en ai une et elle fait suite à la crise sanitaire liée au Covid19 que nous vivons. Jusqu’à présent, les personnes qui venaient nous voir avaient principalement en tête l’aspect financier de l’autoconsommation. Cependant, depuis le début de la crise les discours changent petit à petit et les gens qui nous sollicitent veulent être accompagnés vers l’autoconsommation. Même si elle n’est pas totale, ils veulent au moins pouvoir subvenir à leurs besoins vitaux si une crise plus grave que celle du Covid19 venait à se présenter. Je pars du principe qu’un homme averti en vaut deux et qu’un homme préparé en vaut quatre. Au même titre qu’il est bien d’avoir un petit potager, avoir un moyen de produire un peu d’énergie chez soi peut-être une bonne précaution.

Merci beaucoup, Stéphane d’avoir accepté de répondre à nos questions. Nous vous souhaitons bon courage pour la suite et une excellente continuation !

On espère également que Stéphane vous a aidé à y voir plus clair concernant l’autoconsommation. Si cela vous intéresse, notre guide sur l'autoconsommation est tout à vous 😉. 

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