
La chaudière au fioul interdite à partir de 2028 : info ou intox ?
Non, la chaudière au fioul ne sera pas interdite en 2028. Donc autant le dire tout de suite : intox !
Aucun agent en costume noir ne viendra sortir un flash pour effacer le souvenir du dernier plein de fioul. Son usage reste autorisé dans un logement où la chaudière est déjà installée.
La confusion vient d’ailleurs. L’installation de nouvelles chaudières fioul est déjà fortement encadrée depuis juillet 2022¹, et cette règle a fini par se transformer, au fil des discussions, en une interdiction fantôme datée de 2028. À force de mélanger les échéances et les notions, le message s’est brouillé. Il suffit pourtant de séparer clairement installation et utilisation pour y voir plus clair et regarder quelles solutions existent pour la suite.
30 décembre 2025 à 16:37
Lecture 5 mn
En résumé
La chaudière fioul n’est pas interdite en 2028 : seule l’installation de nouvelles chaudières est bloquée depuis juillet 2022. Leur usage reste totalement autorisé.
L’État vise une sortie progressive du fioul, pour des raisons climatiques et économiques, en privilégiant le remplacement des anciennes installations par des solutions plus durables.
Plusieurs alternatives existent, de la pompe à chaleur à la chaudière à granulés, en passant par le solaire ou les réseaux de chaleur, avec des coûts et impacts environnementaux très différents.
La chaudière au fioul sera-t-elle vraiment interdite en 2028 ?
2028 n’apparaît dans aucun texte officiel. Cette date s’est propagée toute seule, à force d’être répétée, jusqu’à prendre l’allure d’une vérité réglementaire.
D’où sort ce fameux 2028 ?
De nulle part. Ou plutôt d’un glissement bien pratique.
Au départ, il y a des objectifs climatiques posés sur une feuille de route, avec un horizon 2030 et quelques jalons intermédiaires. Rien de contraignant. Rien d’écrit dans la loi. Juste une direction.
Puis arrivent les titres accrocheurs, parce qu’il faut faire du clic. On connaît tous·tes ces articles du type : “Popeye sommé d’arrêter les épinards sous peine de sanctions”. Ça intrigue. Ça fait réagir. Et surtout, ça clique.
Dans le même esprit, “Fioul interdit en 2028” attire forcément plus de curiosité que “objectif de réduction progressive des énergies fossiles”. Alors on simplifie, on raccourcit, on dramatise un peu. Et les lecteurs·ices lisent le titre, pas toujours le reste.
À force d’être repris, résumé, recyclé, l’objectif devient une échéance. L’échéance devient une interdiction. Et l’interdiction finit par exister… dans les têtes, pas dans les textes.
Ce que dit vraiment la réglementation
Ici, pas d’ambiguïté. Les textes sont courts et précis².
- 1er juillet 2022 : impossible d’installer une nouvelle chaudière fioul classique, à cause d’un seuil d’émissions de CO₂ trop élevé.
- Chaudières déjà en place : aucune interdiction d’usage. Ni aujourd’hui, ni en 2028, ni plus tard.
La seule date qui compte, c’est 2022. Le reste relève surtout du bruit de couloir.
Trois situations à ne pas mélanger
Une chaudière fioul est déjà installée
Elle continue de fonctionner légalement. Entretien, réparation, livraison de fioul : le cadre ne bouge pas.
Une maison neuve sort de terre
Le fioul est hors-jeu. Les règles environnementales actuelles ferment la porte aux énergies fossiles dans l'immobilier neuf¹.
Une vieille chaudière arrive en fin de course
La remplacer par une chaudière fioul neuve n’est plus possible. La pose d’une chaudière fioul neuve n’est plus possible. Depuis 2022, la réglementation fixe des seuils d'émissions de CO₂ incompatibles avec cette technologie.
Les cas particuliers
Il existe quelques exceptions, dans des situations bien encadrées² :
- zones non raccordées au gaz ou à un réseau de chaleur,
- impossibilité technique démontrée d’installer une alternative.
Des conditions rares, étudiées au cas par cas, avec expertise technique à l’appui.
Bon à savoir
Le biofioul fait partie des rares solutions encore autorisées dans des cas bien précis. Il ne s’agit pas d’une technologie nouvelle, mais d’un biocombustible liquide intégrant une part d’huile végétale (F10 ou F20, à base notamment de colza), permettant de respecter les seuils d’émissions en vigueur. Son usage est encadré et concerne principalement l’adaptation d’installations existantes ou, plus rarement, des situations où aucune alternative conforme ne peut être déployée immédiatement.
Le biofioul constitue ainsi une solution de transition, particulièrement dans certaines zones rurales où le passage à d’autres modes de chauffage impliquerait un renforcement lourd du réseau électrique local¹.
Alors, on fait quoi avec 2028 ?
Déjà, on fête la nouvelle année, puis on cesse de s'inquiéter pour sa chaudière au fioul.
Cette date n’a aucune valeur légale.
La seule bascule réelle a déjà eu lieu, en juillet 2022, et elle concerne l’installation de nouveaux équipements. Les chaudières fioul existantes, elles, suivent simplement leur cycle de vie. Jusqu’à l’usure. Rien de plus.
La fin du chauffage au fioul, pourquoi donc ?
Raison climatique : le fioul est une énergie fossile très émettrice de CO₂. À l’échelle d’un logement, c’est l’un des chauffages les plus carbonés, incompatible avec les objectifs de neutralité climatique³.
Raison économique : le fioul est majoritairement importé. Son prix est volatil, souvent lié aux tensions géopolitiques, ce qui entraîne des factures imprévisibles et une forte dépendance énergétique⁴.
Choix politique : l’État a opté pour une sortie progressive : blocage des nouvelles installations, maintien des chaudières existantes jusqu’à leur fin de vie, accompagnement vers d’autres solutions.
Quelles alternatives à la chaudière au fioul ?
Plusieurs solutions peuvent remplacer une chaudière fioul, selon le type de logement, l’isolation et le budget. L’idée : choisir un système plus stable, moins carboné et compatible avec le long terme.
La pompe à chaleur air/eau
La PAC (pour les intimes) est une solution de choix.
Le principe : capter les calories de l’air extérieur et les transformer en chaleur pour le chauffage et l’eau chaude.
Prix à l’achat : ~8 000 à 15 000 €
Impact environnemental : il est très faible et, si l’électricité est bas-carbone (on dit ça, on ne dit rien 😉), les émissions sont nettement réduites.
Contraintes : un rendement qui varie selon le climat, un logement qui doit être bien isolé, et une installation / un entretien réalisés par des professionnels·les.
Chaudière à granulés (pellets)
La chaudière à granulés est une alternative solide pour remplacer une installation fioul.
Principe : combustion de granulés de bois pour alimenter le chauffage et l’eau chaude.
Prix à l’achat : ~3 000 à 15 000 €
Impact environnemental : énergie renouvelable avec des émissions de CO₂ beaucoup plus faibles que le fioul.
Contraintes : besoin d’un espace de stockage, prix dépendant de la filière bois, entretien régulier.
Chauffage solaire combiné
Le solaire combiné permet de couvrir une partie du chauffage et de l’eau chaude en utilisant l’énergie du soleil.
Principe : panneaux solaires thermiques couplés à un ballon pour fournir une partie du chauffage et de l’eau chaude.
Prix à l’achat : ~9 000 à 15 000 €
Impact environnemental : excellent ; énergie renouvelable avec zéro émission directe.
Contraintes : rendement dépendant de l’ensoleillement ; nécessite un chauffage d’appoint (PAC, bois ou gaz).
Raccordement à un réseau de chaleur
Le réseau de chaleur permet de profiter d’une production collective (souvent renouvelable) pour chauffer le logement.
Principe : chaleur fournie par un réseau local alimenté par la géothermie, la biomasse ou la récupération de chaleur.
Prix à l’achat : variable ; coût de raccordement souvent entre 2 000 et 5 000 €.
Impact environnemental : très bon lorsque le réseau est majoritairement alimenté par des sources renouvelables (biomasse, géothermie).
Contraintes : présent uniquement dans certaines villes ; fonctionnement et tarifs dépendants de l’opérateur local.
| Alternative | Prix à l’achat | Impact sur l’environnement |
|---|---|---|
| Pompe à chaleur air/eau | ~8 000 à 15 000 € | Très faible ; encore réduit avec une électricité bas-carbone |
| Chaudière à granulés (pellets) | ~3 000 à 15 000 € | Faibles émissions ; énergie renouvelable |
| Chauffage solaire combiné | ~9 000 à 15 000 € | Excellent ; zéro émission directe |
| Raccordement à un réseau de chaleur | ~2 000 à 5 000 € (raccordement) | Très bon si réseau alimenté par biomasse / géothermie |
Quelles aides financières pour remplacer une chaudière au fioul ?
- MaPrimeRénov’
- Certificats d’économies d’énergie (CEE)
- Aides locales
- Cumul des aides
- Prêts à taux zéro
2028 n’interdit rien du tout : seule 2022 a changé la donne, en bloquant les nouvelles chaudières fioul. Le reste, c’est du bruit. L’essentiel désormais, c’est de choisir une alternative durable et d’utiliser les aides disponibles. Simple, basique, comme dirait Orelsan.
FAQ
Puis-je réparer ma chaudière fioul ?
Jusqu’à quand puis-je garder ma chaudière au fioul actuelle ?
Le fioul est-il plus cher que les pellets, le gaz ou l’électricité ?
Quelle alternative au fioul est la moins chère et la plus écologique ?
- https://www.info.gouv.fr/actualite/fin-des-nouvelles-chaudieres-au-fioul-ou-au-charbon-au-1er-juillet-2022
- https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044844392
- https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/evaluer-son-impact/calculer-impact-logement/simulateur-impact-carbone-chauffage
- https://ec.europa.eu/eurostat/web/interactive-publications/energy-2025





