On le sait, on pourrait s’attendre à des coupures d’électricité en février prochain. Et qu’en est-il du gaz ? La France s’est-elle assuré d’avoir les quantités suffisantes pour l’hiver 2020-2021 ? Qu’ont annoncé GRTgaz et Téréga, les transporteurs de gaz ? Sans plus attendre, Ekwateur fait le point sur l’approvisionnement et le stockage du gaz dans l’Hexagone. 🧐.
26 novembre 2020
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Pour bien comprendre les enjeux liés à la sécurité de l’approvisionnement en gaz, il convient de faire un petit point sur le fonctionnement de notre système gaz. La France n’est pas un pays producteur d’hydrocarbures. Le dernier grand gisement de gaz naturel découvert dans l’Hexagone, le gisement de Lacq, est épuisé. L’exploitation a pris fin en 2013.
Pourtant, en France, 11 millions de foyers sont raccordés au gaz naturel. Cette énergie est essentielle pour se chauffer, produire de l’eau chaude sanitaire ou encore cuire ses aliments.
L’équation est facile à faire, pas de ressources mais une forte demande. « Le pays est aujourd’hui dépendant à 99 % des importations pour sa consommation de pétrole et de gaz » comme l’explique le Ministère de la Transition Écologique. Selon GRDF, le gestionnaire de réseau de gaz, le gaz consommé en France provient majoritairement de :
Pour arriver jusqu’en France, il est transporté sous forme gazeuse par des gazoducs, de gros tuyaux. Il peut aussi être transporté sous forme liquide, le gaz naturel liquéfié (GNL), par des méthaniers, des bateaux de transport. Une fois sur le sol français, on en injecte une partie dans le réseau de transport pour une consommation directe et l’on stocke le reste. On en stocke même d’ailleurs la grande majorité.
En général, l’approvisionnement en gaz s’effectue pendant les beaux jours, au printemps et en été. Cela permet de stocker le gaz en prévision de l’hiver, période pendant laquelle on consomme le plus. En effet, il faut savoir que l’on consomme 6 fois plus de gaz l’hiver que l’été. Logique, il fait plus froid, donc on allume le chauffage ! 😉
En matière d’approvisionnement en gaz, la France est plutôt team « fourmi » que team « cigale ». Elle prévoit en amont pour ne pas être à court lorsque la bise revient (quand on dit la bise, on parle bien du vent froid, et non de cette habitude de se dire bonjour devenue désuète depuis les « gestes barrières » 😉). Et cet hiver encore, nous ne devrions pas « tomber sur un bec de gaz* ».
En effet, « la souscription en totalité des capacités de stockage françaises, à hauteur de 128 TWh et un taux de remplissage proche de 100 % au 1er novembre 2020 apportent une réelle flexibilité au réseau de transport français et renforcent la sécurité d’approvisionnement en gaz », ont gazouillé GRTgaz et Teréga dans leur communiqué de presse.
Les Français.es ne manqueront pas de gaz, et ce quelle que soit la situation. Les gestionnaires de transport précisent que « le système gazier devrait être en capacité de répondre à la demande de l’ensemble des consommateurs de gaz français durant l’hiver prochain, même en cas de pointe de froid exceptionnelle ». Cela sera même le cas :
Nous passerons les fêtes de fin d’année au chaud et on ne peut que s’en réjouir !
La Covid-19 n’aura donc pas mis à mal le système gazier. Au printemps, la pandémie a entrainé une chute des consommations de gaz, notamment dans l’industrie. Or, cette baisse de la consommation a « coïncidé avec une forte hausse de la production mondiale de gaz », explique Michael Stoppard, expert chez IHS Markit. Loi de l’offre et de la demande oblige, les prix ont baissé. Résultat ? Les capacités de stockage dans toute l’Europe ont été facilement remplies. Cette année, l’approvisionnement n’a pas été menacé. C’est bien.
Juste bien ? Oui, juste bien ! Et, il ne tient qu’à nous d’aller vers le « très bien ». En effet, nous ne devons pas continuer à nous contenter des importations. De nombreux facteurs peuvent jouer sur le marché du gaz et nuire à notre approvisionnement. Un mouvement social dans un pays producteur, l’épuisement d’un gisement, des tempêtes en mer qui ralentissent les livraisons, etc… nous ne sommes pas à l’abri de difficultés futures.
Comme on dit, « on n’est jamais mieux servi que par soit même » ! Cela vaut aussi pour le gaz. La France n’est pas un pays gazier certes, cependant, il faut le reconnaître, c’est un grand pays agricole.
Et, à l’heure actuelle, avec des déchets agricoles, il est possible de produire du biométhane. Il s’agit d’un gaz vert généré par la décomposition de matières organiques. Dit comme ça, ce n’est pas très ragoutant. 😉 Cependant, dans une logique d’économie circulaire, reconnaissez que ça reste assez génial ! Ce biogaz permet :
Aujourd’hui, le biométhane représente moins d’1% de la consommation française. Néanmoins, il devrait se développer dans les années à venir. La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la feuille de route énergétique de la France, entend porter la part du biogaz aux alentours de 7 à 10 % de la consommation de l’Hexagone, à horizon 2030.
Sans attendre 2030, vous pouvez d’ores et déjà vous tourner vers un gaz qui fleure bon**. Ekwateur vous propose des offres de gaz vert produit en France, à petit prix. Comme quoi, ça ne coûte pas plus cher de consommer plus vert ! 💚
* « Tomber sur un bec de gaz », ça veut dire quoi ? On vous l’accorde cette expression est pour le moins surannée (oui, on a décidé d’opter pour du vocabulaire du siècle passé dans cet article 😉). Cela veut dire, tout bonnement, « tomber sur un os », sur un problème. Selon l’Association Française du Gaz (AFGAZ), « Cette expression date de l’époque où l’éclairage municipal était assuré par des becs de gaz qui avaient la fâcheuse habitude de venir brutalement et de manière plutôt inattendue à la rencontre des gens distraits ou des ivrognes ». Voilà, vous savez tout !