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l’Europe vue du ciel
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L’écologie en Europe : tout savoir

L’Europe est, depuis le début de l’éveil des consciences en matière écologique, aux avant-postes pour tenter de freiner l'impact des sociétés humaines sur la planète. 

Doté de normes environnementales parmi les plus strictes au monde, le continent semble vouloir prendre le problème à bras le corps au travers des différents États et institutions les rassemblant comme l'Union Européenne, malgré des inégalités concernant la décarbonation de l’électricité européenne par exemple.

 Comment se porte l'écologie en Europe et quels sont les objectifs et les mesures du continent en la matière ? Existe-t-il des disparités entre les différents pays de l'Union Européenne ? En avant sur les routes d’Europe pour découvrir où en est l’écologie sur le vieux continent.


Trois traités historiques pour créer une écologie en Europe

L’Union Européenne a bien influé dans la direction d’une prise de conscience écologique et l’a concrétisée par la mise en place de certains traités qui ont gravé dans le marbre des objectifs et des contraintes pour les pays membres. Nous savons que lire des traités n’est pas une passion très répandue, voici donc l’essentiel de leur contenu en matière écologique.

Le traité de Maastricht

Si la désignation d’une compétence de l’Union Européenne en matière de lutte contre le réchauffement climatique et pour la préservation de la nature est antérieure à cette date, c’est bien en 1992 que la codécision dans le domaine environnemental a été actée, avec le traité de Maastricht. Ce qui est aujourd'hui appelé procédure législative ordinaire prévoit qu’en cas d'accord entre le Parlement européen et le Conseil de L’Union Européenne, un texte de loi s’applique dans les pays membres. Cette disposition donne donc pour la première fois une force législative à l’Union Européenne, notamment en matière de protection environnementale.

Le traité d’Amsterdam

En 1997, dans le paradis des vélos qu’est Amsterdam, est adopté un texte mentionnant le principe de développement durable. Le principe suit la définition donnée par le rapport Brundtland délivré en 1987 : un “développement qui répond aux besoins présents sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs”.

Le traité de Lisbonne

Le traité de 2007 va encore plus loin dans l'engagement de l’Union Européenne en ajoutant au principe de développement durable celui de la promotion de ce développement. L'Europe s’engage donc à militer sur le plan international en faveur de la lutte contre le changement climatique.

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Des principes qui fondent l'engagement environnemental de l'Europe

L’Union Européenne revendique plusieurs principes environnementaux qui fondent le socle de son engagement :

  • Le principe de précaution, destiné à protéger les citoyens et la nature des dangers imprévisibles liés au réchauffement climatique.
  • Le principe de prévention, qui vise à protéger des dommages prévisibles. Ce concept essentiel au droit environnemental est plus largement développé dans notre article sur le sujet.
  • Le principe de correction de la pollution à la source, qui cherche à stopper la détérioration du milieu naturel dès son origine lorsque c’est possible. Ainsi, selon ce principe, il est préférable de ne pas polluer plutôt que de nettoyer toute dégradation provoquée.
  • Le principe “pollueur-payeur", qui contraint les responsables de la pollution à supporter son coût économique. Si cela vous intéresse, notre article approfondit le sujet.

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L'Europe, un leader dans la lutte contre le réchauffement climatique…

Les objectifs annoncés par le continent pour la période 2021-2030 sont clairs : protéger et conserver le capital naturel des pays de l'Union Européenne, garantir la combativité dans le monde d’une économie sobre en dioxyde de carbone, protéger les citoyens européens des dangers du réchauffement climatique et tenter de créer une économie circulaire. 

En vue de remplir ces objectifs, l’Europe se dote d’un budget assez conséquent afin de financer des projets ou encore promouvoir ses principes environnementaux dans le monde.

Le programme LIFE, un symbole de l'engagement européen

Avec un budget de 5,4 milliards d’euros de 2021 à 2027, LIFE est un programme sous l'autorité du CINEA (European Climate Infrastructure and Environment Executive Agency). Cette agence européenne exécute les principes environnementaux européens dans la vie de tous les jours. Ce programme finance des associations comme Pesticide Action Network et des projets plus ciblés en faveur de la protection de la biodiversité. Totalement transparent, l'organisme tient à jour une page avec ses financements, les pays concernés et le nombre de propositions soutenues. Le programme LIFE est ainsi venu en aide à plus de 202 projets écologiques en 2021. Seulement deux en 2022. 

Une alimentation de plus en plus contrôlée

Les aliments ont une empreinte carbone. Il est donc logique que, du côté alimentaire, l’Union Européenne se dote d’une communication et d'une stratégie qui vise un système alimentaire plus sain et équitable en parfaite harmonie avec la nature et l'environnement. Le contrôle des pesticides utilisés pour l’agriculture aussi bien que les quantités d’eau nécessaire tend vers une responsabilisation de l’industrie agro-alimentaire et vers une nette diminution de ses émissions de gaz à effet de serre. Le désir d’une alimentation engagée et moins nocive pour la planète est donc un des objectifs du continent pour les prochaines années. À nos potagers donc !

Une aide en Europe et à l’international pour faire face au dérèglement climatique

L'Europe se distingue aussi par les subventions octroyées aux pays émergents pour les aider à faire face aux catastrophes naturelles en lien avec le réchauffement climatique. L’aide au développement de l’Union Européenne est ainsi de plus en plus mise à contribution pour contrer les effets du réchauffement climatique sur la planète. Le fonds pour une transition juste, lui, est exclusivement consacré à pallier les conséquences économiques néfastes que peuvent rencontrer les États de l’Union Européenne tandis que le fonds de solidarité peut aider en cas de catastrophes naturelles d’une large ampleur.

L’Europe se dote donc de tout un arsenal économique afin de faire avancer la transition écologique dans ses pays, comme sur d’autres continents. Une façon de résoudre les disparités au sein du continent, notamment entrevues dans la gestion des différents pays européens durant la crise énergétique.

Des pays membres à prendre en exemple

Les quelques véritables champions de l’écologie en Europe sont des leaders mondiaux en matière environnementale et on peut citer la Finlande, la Suède, l’Estonie ou la Lettonie. En plus de polluer très peu, ces pays sont en situation de réserve écologique, c’est à dire que leur environnement est capable d'absorber la pollution émise par les activités humaines tout en se créant de la matière biologique pour perdurer. 

Ces états sont donc à l’avant-garde de notre continent tant dans la préservation de la nature que dans la production d'énergies renouvelables dans le monde. Ils semblent mis en avant ces dernières années comme pour mieux cacher ceux qui, au contraire, ne sont pas au premier rang.

…Tout en étant un des plus gros pollueurs mondiaux

Car si nous pouvons saluer nos bons élèves, les cancres en matière écologique ne manquent pas. En 2017, le Global Footprint Network, un think-tank reconnu, classait la grande majorité des Etats d'Europe en situation de déficit écologique. 

Au contraire des réserves biologiques, ces pays émettent donc un niveau de pollution que leur environnement ne peut absorber entièrement, résultant en une augmentation de la pollution de l'air, des sols, de l’eau, etc.

Au fond de la classe, près du radiateur qui est tourné au maximum au détriment de la nature, on retrouve notamment le Luxembourg, qui, avec une surface réduite, consomme près de huit fois ce que son territoire peut absorber. Pour autant, ce n’est pas le plus grave.

En effet, les pays les plus peuplés d’Europe et donc les plus représentés dans les instances politiques européennes, sont tous de mauvais élèves. La France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas, l'Autriche, le Portugal ou encore le Royaume-Uni (qui n’est plus dans l’Union Européenne, sans toutefois changer de continent) sont tous en déficit écologique et la tendance n’est pas à l’amélioration, au contraire. Les Pays-Bas ont perdu leur statut de réserve écologique ces dernières années, la France augmente régulièrement son déficit, comme certains autres pays européens.

Sur 28 États rassemblés sur la bannière de l'Union Européenne, 23 sont en déficit écologique, un chiffre qui parle de lui-même malgré les recommandations de la commission européenne en terme de préservation de l’environnement ou d'émissions de CO₂ dans l'atmosphère.

L’écologie en Europe est donc à un tournant. Si les directives énoncées correspondaient aux actions des états, la situation pourrait nettement s’améliorer au cours des prochaines années. Malheureusement, ces directives théoriques ne semblent pas encore se traduire dans les faits.

Sources

https://www.ecologie.gouv.fr/publication-du-6e-rapport-synthese-du-giec

https://european-union.europa.eu/priorities-and-actions/actions-topic/environment_fr

https://www.eea.europa.eu/fr/highlights/etat-de-lenvironnement-en-europe

https://cinea.ec.europa.eu/programmes/life_en

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