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Une ville américaine
Une ville américaine

Quelle est l'empreinte carbone d’un habitant aux États-Unis ?

Le pays de l’oncle Sam est célèbre dans le monde entier pour Hollywood, New-York, ou encore les fast-food (vous avez dit clichés ?). 😉

Dans ce tableau un peu caricatural, on ajoute souvent la surconsommation de ce pays et de ses habitants par rapport à la moyenne mondiale. Est-ce vrai ? Le mode de consommation des États-Unis se reflète-t-il dans leur empreinte carbone par habitant ? 

En piste sur la route 66 de l’écologie afin de faire la lumière sur l'empreinte carbone d’un habitant des États-Unis.


L'empreinte carbone d'un habitant aux États-Unis, comment ça se calcule ?

L'empreinte carbone sert à mesurer l’impact d’un habitant, d’un pays, ou d’une entreprise sur la planète. S’il est possible de mesurer son empreinte carbone comme le démontre notre excellent article, l'empreinte carbone d’un pays rassemble plusieurs données par convention : 

  • Les émissions directes de gaz à effet de serre (GES) des ménages lors de l’utilisation des voitures, du chauffage dans la maison, la consommation, etc.
  • Les émissions de GES qui proviennent de la production nationale.
  • Les émissions de GES qui proviennent des biens et services importés de l’étranger, et qui sont consommés par les entreprises ou les individus du pays.

Afin de mesurer l'empreinte carbone par habitant, on divise finalement le nombre obtenu par le nombre d’habitants, ce qui nous donne un ratio par habitant. 

Si cette unité de mesure soulève quelques problèmes, comme le fait de comptabiliser des émissions facilement mesurables (la consommation d'énergies fossiles par exemple) et d’autres beaucoup moins comme l'empreinte carbone des aliments (d’un hamburger pour rester dans le thème américain), elle demeure un excellent indicatif général de l’impact environnemental d’une population sur la planète.

Le rapport des Nations-Unis intitulé “Emissions Gap Report 2020” donne ainsi un plan d’ensemble des GES des différents pays membres. Selon ce rapport, le rejet de CO₂ par habitant des États-Unis est l'un des plus élevés au monde. Coupable idéal ou véritable mauvais exemple pour les autres nations ? C’est ce que nous allons découvrir maintenant.

La lourde empreinte carbone d’un habitant aux États-Unis

On ne va pas faire durer un suspens qui n’a jamais vraiment existé. Non, les États-Unis ne font pas partie des meilleurs élèves lorsqu'on parle d'empreinte carbone. S’il est à noter qu’il s’agit ici de la première économie mondiale, les chiffres restent pour autant très élevés.

Rien de mieux qu’une petite comparaison pour se rendre compte de l’échelle. Sur la balance de l'empreinte carbone, un-e français-e pèse 8.2 tonnes de GES par an, selon le ministère de la Transition écologique. Un-e habitant-e des États-Unis pèse entre 18 et 20 tonnes de CO₂. Plus du double donc ! Si la France a récemment été qualifiée de “Green Leader” par le MIT, se classant même 4ème pays le plus vert (ne sautons pas trop vite de joie et allons plutôt découvrir l’article de Caroline), ce n’est pas le cas des USA. 

Si les États-Unis sont le deuxième plus gros pollueur du monde en terme de quantité et représentent 13% des émissions globales de GES, le pays est aussi en tête de course quand il s’agit de l'empreinte carbone par habitant, seulement dépassé par les pays du Golfe.

L'empreinte carbone d’un-e américain-e est deux fois plus élevée que celle d’un-e chinois-e (plus ou moins 10 tonnes selon les estimations), et 10 fois plus qu’un-e indien-ne (moins de 2 tonnes). Si l'Inde, la Chine et les États-Unis composent donc le podium des plus gros émetteurs de GES, l'empreinte carbone par habitant permet de mettre le chiffre brut de l'empreinte carbone en perspective avec le nombre de personnes qui bénéficient de cette consommation.  

Si les États-Unis enregistrent une légère baisse des émissions de GES depuis quelques années maintenant, grâce à la transition énergétique, le rythme de décroissance des gaz à effet de serre demeure bien insuffisant. Et ce, pour de multiples raisons. La première et la plus importante étant politique.

Les États-Unis sont en effet assez réputés dans l'histoire de l’écologie pour avoir refusé de ratifier des textes primordiaux en plus de souffrir d’une certaine inconstance dans la lutte contre le réchauffement climatique. Des choix politiques qui n’ont fait que retarder la transition écologique de la première économie du monde vers une consommation moins énergivore et polluante. L’émergence du monde du numérique et avec lui, de la pollution digitale a aussi participé au retard du pays.

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Un pays qui a du mal à ratifier les textes en faveur d’une transition écologique

L'histoire du désamour entre les contraintes liées à une transition écologique et les États-Unis commence dès la fin des années 90, le gouvernement du président en place à l’époque, Bill Clinton, n’obtient pas l’approbation du sénat pour ratifier le protocole de Kyoto. Des années plus tard, avec l'administration Obama, les États-Unis adoptent l’accord de Paris en 2015 (il devient effectif en 2016), une avancée dans la réponse mondiale au changement climatique. 

Cette signature est renforcée par un protocole compliqué et long pour s’en retirer, cela afin de prévenir un retrait soudain du pays en cas de changement de doctrine présidentielle dans le domaine. Et c’est précisément ce qui va arriver avec l'élection de Donald Trump.

Le président à la chevelure sculptée dans le marbre ne tarde pas à se désengager de l’accord en 2017. Pourtant, il faudra attendre 2019 pour que le retrait soit effectif. En plus de ce retrait, Donald Trump autorise l’exploitation du gaz de schiste et une politique industrielle qui ne semble pas considérer l’environnement comme une donnée à prendre en compte. 

Avec le nouveau changement de présidence et l’accession au bureau ovale de Joe Biden, les États-Unis sont entrés de nouveau dans l'accord de Paris. Si la décision est à saluer pour la planète, cette inconstance coûte très cher aux États-Unis dans le respect des objectifs énoncés par cet accord. De fait, le pays ne devrait pas les atteindre dans le temps imparti par l’accord, sous le regard impuissant des autres signataires, dont les pays de l’Union européenne.

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Le Partenariat Asie-Pacifique sur le développement propre et le climat, une fausse concurrence au traité de Kyoto

Depuis 2005, les États-Unis font partie d’un partenariat sur le développement propre et le climat qui comprend notamment l’Australie, l’Inde, la Corée du Sud, le Japon ou encore la Chine. Bien moins ambitieux que les signataires du traité de Kyoto et favorisant notamment le “charbon propre” (qui n’est pas un nouveau charbon mais un ensemble de techniques permettant de réduire l’impact environnemental de cette énergie fossile) et le nucléaire comme énergies pour soutenir le développement, ce partenariat semble n’être qu’un prétexte pour que les pays signataires n’en fassent qu’à leur tête. Ne comportant aucun objectif chiffré en année pour la réduction du rejet de dioxyde de carbone, les experts parlent d’une fausse alternative qui permet de préserver la réputation des pays tout en poursuivant un productivisme nuisible à la planète.

Si l'empreinte carbone d’un habitant aux États-Unis dépasse allègrement la moyenne à travers le monde et demeure parmi les plus élevées de la planète, c’est en grande partie à cause des décisions politiques du pays et de la surconsommation qui y règne. Si l'administration en place semble prendre les menaces du changement climatique plus au sérieux, le retard des États-Unis en la matière reste immense. Le rêve américain va donc rester le cauchemar de la planète pour quelques années au moins.

Sources

https://www.unep.org/emissions-gap-report-2020

https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-du-climat-2022/partie2-quelles-sont-les-quantites-de-gaz-a-effet-de-serre-emises-dans-le-monde

https://data.oecd.org/fr/etats-unis.htm

https://www.oxfam.org/fr/communiques-presse/les-emissions-de-co2-des-1-les-plus-riches-parties-pour-etre-30-fois-plus

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