Vous venez de craquer pour un joli bracelet artisanal en fibres naturelles et vous vous félicitez pour votre achat éco-responsable. 🌿 Toutefois, êtes-vous vraiment sûr.e que cet objet est aussi écologique qu’il le prétend ? Les énergies fossiles sont omniprésentes dans notre quotidien : du pétrole se cache peut-être dans la chaise sur laquelle vous vous asseyez, du gaz naturel a sûrement été utilisé pour créer l’engrais de votre jardin, et du charbon a certainement servi à produire le ciment de la gare de votre ville. Alors pourquoi votre bracelet ferait-il exception ?
Ekwateur a enquêté pour savoir s’il était possible de se passer d’hydrocarbures dans la fabrication des objets qui nous entourent.
24 octobre 2023 à 14:10
Lecture 4 mn
La plupart des objets de notre quotidien sont fabriqués à partir d’énergies fossiles. En effet, d’après les chiffres clés du gouvernement, “en 2021, les deux principales formes d’énergie consommées par l’industrie sont, à parts quasi égales, le gaz naturel (37 %) et l’électricité (36 %). Suivent les produits pétroliers (10 % contre 22 % en 1990), les énergies renouvelables (7 %), la chaleur commercialisée (6 %) et enfin le charbon (3 % contre 11 % en 1990).” (1)
Une entreprise s’est lancé le défi de construire un berceau sans utiliser la moindre énergie fossile. Résultat : ce dernier a été commercialisé à 26 000 euros. À quoi est dû ce prix de vente exorbitant ? Il repose sur trois composants :
1. Le coût des matières premières
Pour la structure du berceau, l’entreprise a choisi le bois. En effet, le plastique contient du pétrole, une énergie fossile. Le problème du bois, c’est qu’il s’agit d’une matière première bien plus chère que le plastique. Et la facture grimpe lorsqu’il faut s’équiper d’une tronçonneuse électrique plutôt que d’une tronçonneuse à combustible liquide comme l’essence pour aller fendre des bûches.
Ensuite, il faut du métal, dont la production est normalement émettrice de gaz à effet de serre. Ici, le berceau 2.0 est composé d’un acier produit dans une usine qui utilise de l’hydrogène, soit de l’acier décarboné.
Enfin, le tissu du berceau : le lin est récolté à la main et la laine est produite sur une petite île néerlandaise.
2. Les frais liés à la fabrication
Le berceau écologique est fabriqué à la main et non à l’aide de machines. On peut parler ici d’énergie humaine. Or, les objets artisanaux coûtent plus cher puisqu'ils font appel à un véritable savoir-faire, à une main-d'œuvre de qualité. Le linge de maison est tissé à la main et la structure est assemblée par des professionnels.
3. La facture de transport
Enfin, les frais de transport liés à la mobilité électrique vont faire augmenter le prix du berceau écolo. Tout d’abord, il faut acheminer le bois coupé en camionnette électrique jusqu’à une scierie électrique. Puis, le lin et la laine doivent être transportés par bateau jusqu'au continent pour la confection des tissus. Enfin, le métal a voyagé en train puis en voiture électrique avant d’arriver à destination.
Résultat des courses : un berceau vert à 26 000 euros.
De plus en plus d’entreprises se penchent sur la question de la fabrication de produits moins carbonés ou zéro déchet. Toutefois, les initiatives restent encore marginales en raison du coût que cela représente tant pour les producteurs que pour les consommateurs.
Les chaussures, les plastiques et les cartons sont fabriqués par des machines consommant des énergies fossiles. Plutôt que de créer un nouveau produit, certaines entreprises ont choisi de donner un second souffle à ces objets.
Néolithe est une startup française qui transforme les déchets industriels non recyclables en granulats pour le secteur de la construction. S’il est vrai que les machines qui font passer les détritus à l’état de cailloux utilisent de l’énergie fossile pour tourner, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une initiative extrêmement vertueuse pour l’environnement ! En effet, 40 millions de tonnes de déchets sont enfouies ou incinérées chaque année : or, ce traitement est responsable de 6 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre ! La brique Néolithe est donc un objet éco-responsable puisqu’elle permet de réduire l’empreinte carbone de la France et de valoriser les déchets.
D’autres entreprises surfent sur la vague de l’écoconception pour vendre des objets qui ne sont pas 100 % écologiques. En effet, comme nous l’avons vu, il est très difficile de fabriquer un objet sans recourir aux énergies fossiles. Attention donc aux pratiques du greenwashing. Par exemple, le tissu biologique est souvent mis en avant pour ses propriétés écologiques alors que la culture du coton est extrêmement gourmande en eau et qu’elle est souvent réalisée à l’étranger.
L’Ademe donne quelques pistes pour déceler le vrai du faux : si l’avantage écologique n’est pas suffisamment expliqué pour que l’on comprenne en quoi il bénéficie à la planète ou que le visuel est confus et sans lien avec le message écologique, cela devrait vous mettre la puce à l’oreille. (2)
Enfin, il existe des objets qui ne fonctionnent pas aux énergies fossiles. Elles recourent au contraire aux énergies renouvelables : les panneaux solaires, les voitures électriques, les appareils de chauffage à énergie renouvelable comme les pompes à chaleur pour n’en citer que trois. Bien que ces produits aient une empreinte carbone liée à leur fabrication et à leur transport (le cas échéant), leur utilisation ne génère pratiquement aucune émission de gaz à effet de serre. Plutôt pas mal non ?
Dans un monde où il est encore difficile d’acheter des objets produits sans énergie fossile, la meilleure alternative écologique possible consiste à investir dans des objets fonctionnant aux énergies renouvelables ! Chez Ekwateur, on propose de l’énergie verte pour vos panneaux solaires et votre voiture électrique par exemple. 🌳