L'électricité verte au prix juste
Je découvre quel tarif Ekwateur me propose !
« Il faut décorréler les prix de l'électricité de ceux du gaz ». Le sujet revient régulièrement dans la presse depuis le début de la crise de l’énergie. Pourquoi le prix de l’électricité et le prix du gaz sont-ils liés ? Peut-on les dissocier ? Ekwateur a mené l’enquête.
8 novembre 2023 à 17:00
Lecture 6 mn
L'électricité verte au prix juste
Je découvre quel tarif Ekwateur me propose !
Tout d’abord, il faut savoir que le gaz naturel est une source possible de production d’électricité en Europe. Au sein de l’Union européenne, selon le rapport Ember 2023, il constitue 19,9% du mix électrique.
Cette matière première a un cours très volatil établi par la loi de l’offre et de la demande. Le prix du MWh de gaz a fortement baissé pendant la pandémie de Covid-19 pour fortement partir à la hausse à l’été 2021. En effet, la pandémie a chamboulé les opérations de maintenance de nombreuses infrastructures de production et de systèmes de liquéfaction du gaz. A l’époque, la demande est repartie de manière si soutenue que les moyens de production n'ont pas été en capacité d’y répondre.
Cette tendance haussière a continué depuis le début de la guerre en Ukraine. Le prix de la molécule ayant fortement augmenté, il a fait monter le prix de la production d’électricité.
Pour comprendre pourquoi le prix de l’électricité et du gaz sont liés, il faut s’intéresser au fonctionnement des marchés de gros, de l’Epex spot. L’Epex spot est une place boursière sur laquelle se négocie les prix de l’électricité du jour pour le lendemain ainsi pour les heures à venir du même jour. Le prix des contrats d'’électricité est fixé selon l’ordre du « Merit order ». Rien à voir avec une médaille de guerre américaine ! 😉
Le merit order, appelé aussi préséance économique consiste à appeler les unités de production sur le marché selon un ordre de prix. Celui-ci est déterminé par le coût marginal variable. Pour le dire de manière plus simple, on appelle en priorité les énergies peu chères, avant de se tourner vers des sources d’énergies plus coûteuses et plus polluantes.
Bien souvent, on commence donc par les énergies renouvelables, puis on appelle les centrales nucléaires puis les énergies fossiles, parmi lesquelles on trouve le gaz naturel. Pour fixer le prix du kWh de l’électricité, on se fonde sur le prix de la dernière centrale appelée. Ce mécanisme de fixation des prix conduit donc à indexer les prix de l’électricité sur la centrale appelée la moins efficiente financièrement, et dont les coûts marginaux de production sont les plus élevés.
On comprend donc que le problème ne réside pas dans le mécanisme de fixation des prix, qui répond à une certaine rationalité économique en permettant de révéler le coût du dernier MWh produit, d’inciter à l’effacement et d’optimiser nos interconnexions. Le cœur du problème réside en effet dans notre mix énergétique, où nos modes de productions de pointes sont quasiment exclusivement fossiles et donc très dépendants des cours du gaz.
On en déduit logiquement qu’augmenter la part d’électricité produite à partir d’énergies renouvelables, moins chères que le gaz, permettrait de sortir de cette impasse. Cet argument est renforcé par le coût des quotas CO2, mis en place après le protocole de Kyoto. En effet, le prix de l’électricité est aussi lié à la quantité de carbone produite par les centrales et au prix du CO2. En Europe, les producteurs d'énergie doivent acheter des droits d'émission en CO2 pour produire de l’électricité. Plus la production d'électricité émet du CO2, plus la centrale doit acheter des quotas. Quand le prix du quota d’émissions de CO2 augmente, celui de l'électricité aussi. Aujourd’hui la tonne de CO2 s’échange à plus de 100 €. Il a fortement augmenté en quelques années comme le montre le graphique suivant.
La décorrélation du prix de l’électricité et du gaz a beaucoup fait parler d’elle cette année. Elle implique une nouvelle manière de fixer les prix de l’électricité au niveau européen. Mener une « réforme structurelle du marché », c’est ce qu’a souhaité d’ailleurs Ursula Von Der Leyen, la présidente de la Commission européenne.
Toutefois, difficile de trouver un accord à 27. Si la France s’est positionnée en faveur d’une réforme, d’autres pays sont restés plus frileux. Les négociations ont tout de même abouti à un plafonnement des prix du gaz, adopté le 19 décembre 2022 malgré l’abstention de l’Autriche et des Pays-Bas et l’opposition de la Hongrie. Après ce vote, l’Union européenne a mis en place, le 15 février 2023, un mécanisme qui permet de plafonner les prix de gros du gaz lorsqu’ils dépassent 180 € / MWh.
Pourquoi une opposition de la part de certains pays ? Comme l’explique Diana Gherasim, chercheuse au centre énergie et climat de l’Ifri (Institut Français des Relations Internationales), « ils craignent qu’avec ce genre de mécanisme le gaz devienne plus accessible de manière artificielle et donc que la consommation d’énergie augmente ». En effet, ces mesures d’urgence ont été considérées par certains acteurs du secteur comme des dispositifs de soutien au gaz, risquant de conduire à une augmentation des consommations de cette énergie fossile. Toutefois, il convient tout de même de nuancer le propos. Lorsqu’il s’échange à 180 € /MWh ou même 45,74 €/MWh comme en octobre 2023, le prix du gaz reste extrêmement élevé par rapport à l'avant Covid (autour des 20€/MWh).
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Malgré les mécanismes mis en place pour protéger les citoyen-nes européen-nes, la dissociation des prix du gaz et de l’électricité apparaît comme essentielle. Elle est importante pour notre porte-monnaie, et surtout pour la planète ! 😊
En effet, la combustion du gaz naturel émet du dioxyde de carbone (CO2). S’il en rejette beaucoup moins que le charbon ou la lignite, l’utilisation du gaz naturel participe au dérèglement climatique. Alors pour éviter ces émissions de gaz à effet de serre, il faut autant que possible limiter son usage. Cela passe par les deux piliers de la transition énergétique :
En somme, il s’agit de produire mieux et consommer moins. C’est parti pour quelques explications.
Tout d’abord, pour se substituer au gaz, il faut développer la production d’électricité d’origine renouvelable. En effet, si les énergies renouvelables sont peu carbonées, elles sont aussi extrêmement compétitives. Rappelons que la problématique centrale de la hausse des prix est celle de l’approvisionnement en électricité : le problème n’est pas dans le mécanisme de fixation des prix (le fameux merit order), c’est seulement en augmentant nos capacités de production à fable coût marginal que nous pourrons maitriser les prix.
C’est ce que démontre le LCOE (Levelized Cost of Energy) de la banque Lazard en 2023. Le LCOE représente l'évaluation du coût intégral de la production d'énergie d'un système spécifique. Il intègre la totalité des dépenses liées à une infrastructure sur toute sa durée de vie.
D’après les données partagées par Lazard, le prix de la production d’électricité dans une centrale à gaz est de 70 $/MWh. A titre de comparaison, il est porté à :
Si l’ensemble des prix de l’énergie semble avoir remonté, les prix du solaire et de l’éolien semble toujours plus économiques que ceux du gaz. Pas besoin d’être 1er de classe en maths pour se rendre compte que le gaz reste bien moins compétitif que les énergies renouvelables. 😉
☀️ Quoi de moins cher que sa propre production ? Pour bénéficier d’une énergie verte, locale et compétitive, le mieux reste de produire sa propre électricité en autoconsommation. En installant des panneaux solaires photovoltaïques sur le toit vous pouvez faire jusqu’à 85% d’économies sur la facture d’électricité à l’année. Pas mal, qu’en dites-vous ?
Enfin, on le sait, les kWh les moins chers, c’est évidemment ceux que l’on ne consomme pas. En cela, on peut dire que la sobriété énergétique, c’est l’une des manières de découpler les prix du gaz et de l’électricité. 😉 Alors comment faire pour être plus sobre ? Plusieurs solutions s’offrent à vous.
En premier lieu, vous pouvez mettre en place des écogestes au quotidien. En changeant ses habitudes, on peut diminuer sa consommation d’énergie. Vous allez voir cela n’a rien de sorcier ! Ainsi, vous pouvez :
Ensuite, place à la rénovation énergétique ! En entamant des travaux d’isolation et de réfection du chauffage, on peut améliorer les performances énergétiques de son logement. Selon Thierry Repentin, le Président de l’ANAH (Agence nationale de l’Habitat), le gain énergétique engagé par une rénovation globale est de 50,8 %. Cela se traduit par 790 € de moins sur la facture d’énergie.
Prêt-es à rénover ? Chez Ekwateur, en plus d’être fournisseur d’énergie, on est aussi fournisseur d’économies d’énergie. 😊 Eh oui, grâce à la Prime Énergie Ekwateur, on finance vos travaux de rénovation énergétique. Ainsi, vous bénéficiez d’un faible prix des travaux, vous réduisez vos factures de chauffage et vous améliorez votre confort ! Elle est pas belle la vie ?
https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/europe-pourquoi-les-prix-du-gaz-et-de-l-electricite-ne-peuvent-pas-etre-decouples-929030.html
https://www.ifri.org/fr/espace-media/lifri-medias/union-europeenne-changer-plafonnement-prix-de-gaz
https://www.linfodurable.fr/conso/les-gestes-simples-pour-faire-baisser-sa-consommation-denergie-la-maison-20982
https://www.inc-conso.fr/content/logement/panneaux-photovoltaiques-revendre-ou-autoconsommer
https://www.lazard.com/research-insights/2023-levelized-cost-of-energyplus/
https://www.vie-publique.fr/questions-reponses/282323-co2-le-marche-du-carbone-dans-lunion-europeenne
https://economic-research.bnpparibas.com/html/fr-FR/prix-carbone-europeen-haut-01/03/2023,48320
https://ekwateur.fr/blog/ma-consommation-d-energie/demarches-souscription-contrat-electricite/