Pourquoi certaines personnes aiment l’odeur de l’essence ? Le benzène contenu dans ce carburant peut avoir des effets euphoriques semblables à ceux d’une drogue ! Attention, une trop forte inhalation est dangereuse pour la santé. En plus de présenter un risque pour vos poumons, lorsqu’elle est brûlée pour permettre la combustion du moteur thermique, l’essence rejette des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Alors quelle est l’empreinte carbone d’une voiture à essence ? Roulez au vert avec les explications d’Ekwateur ! 🟢
22 février 2023
Lecture 5 mn
Pour comprendre d’où viennent les émissions de gaz à effet de serre d’une voiture à essence, commençons par découvrir ce qu’elle a sous le capot. 🔍
Une voiture à essence est dotée d’un moteur thermique, aussi appelé moteur à combustion ou moteur à explosion. C’est la combustion qui, en générant une forte chaleur, transforme l’énergie thermique en énergie mécanique et permet de propulser le véhicule.
Ce processus se déroule en quatre étapes, d’où le fait qu’on parle de moteur à quatre temps :
On considère que c’est Édouard Delamare-Debouteville qui a inventé la première automobile à essence en 1884. Carl Benz a quant à lui inventé la première automobile à combustion interne en 1885.
Quelques siècles plus tard, soit au 1er janvier 2020, sur les 38,2 millions de voitures en circulation en France, 97,7 % utilisaient l’énergie thermique : 39 % roulaient à l’essence et 59 % au diesel ! (1)
En 2022, bien que les voitures à essence soient toujours aussi présentes dans le paysage automobile, leurs ventes ont chuté : -22 % sur un an alors qu’elles représentaient 38,5 % de part de marché au deuxième trimestre dans l’UE. Même chose pour la reine du pétrole, la voiture diesel : ses ventes ont baissé de 27,7 % ! (2)
Pourquoi un tel désamour pour ces Titines, présents dans nos vies depuis des siècles ?
Plusieurs choses peuvent expliquer le recul des ventes des voitures à essence en France : la hausse des prix de ce carburant (pourtant peu cher à l’origine), l’inflation et bien sûr l’empreinte carbone de ce véhicule ! De plus en plus de Français-es sont attirés par les voitures roulant aux énergies renouvelables. 🌿
Le secteur du transport est le plus émetteur de gaz à effet de serre (GES) responsables du réchauffement climatique en France : 41 % des GES soit 132 Mt CO₂ éq ! (3)
Il est possible de connaître la quantité de gaz à effet de serre rejetée par votre voiture à essence grâce à son étiquette énergie spéciale voiture électrique. Cette dernière est apposée obligatoirement depuis 2006 sur tous les véhicules particuliers neufs exposés dans les lieux de vente (concessions). La vignette comporte sept couleurs représentées par les lettres A, B, C, D, E, F, G (G étant la moins bonne note, comme pour les DPE) qui figurent le seuil de GES. Par exemple, une étiquette énergie B indique que la voiture émet entre 101 et 120 g de CO₂ par km.
Pour encadrer la mesure des émissions, les véhicules sont testés dans des conditions bien particulières : ils doivent suivre un scénario d’accélération, de décélération, de paliers de vitesse pendant 20 minutes. Depuis 2017, le cycle de tests en vigueur est le WLTP (Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedure). Il remplace le NEDC (New European Driving Cycle) qui durait moins longtemps et était pratiqué sur de plus courtes distances, ce qui n’était plus suffisamment représentatif.
L’étiquette énergie et la WLTP sont de bons indicateurs même si la norme WLTP gagnerait à être améliorée pour coller davantage à une utilisation en conditions réelles. Toutefois, il ne faut pas oublier qu’une voiture à essence émet des GES tout au long de son cycle de vie : fabrication, production du carburant (une énergie fossile) et combustion de l’essence. Par exemple, “l’essence émet 253 gCO₂/kWh et 312 gCO₂/kWh si on tient compte des phases amonts de sa production, transformation, transport et distribution” d’après une étude de The Shift Project. (4)
Pas jojo n’est-ce pas ? 🥵
Ce n’est pas fini ! Outre les gaz à effet de serre (dioxyde de carbone), les voitures à essence rejettent d’autres polluants qui ont un impact sur la santé et l’environnement :
Ce sont les normes Euro qui déterminent des plafonds d’émissions de ces polluants. La norme actuelle est la Euro 6. Voici les seuils maximums à ne pas dépasser en 2023 :
Polluant | Plafond d’émission en g/km |
---|---|
Monoxyde de carbone (CO) | 1 g |
Hydrocarbures (HC) | 0,100 g |
Oxydes d’azote (NO2) | 0,060 g |
HC + NOx | HC – 0,10 g/km NOx – 0,06 g/km |
Particules | 0,005 g |
Hydrocarbures non méthaniques (HCNM) | 0,068 g |
Grâce à cette norme, les seuils fixés pour les NO2 et les particules ont baissé de 92 % entre 2001 et 2014. D’après le gouvernement, “en 23 ans (entre Euro 0 et Euro VI), les NOx auront été divisés par 36, les HC par 18 et les particules par 35.” (5)
La voiture à essence a perdu de sa superbe depuis l’arrivée des voitures électriques sur le marché auto en France. Les nombreuses réglementations qui visent à développer la mobilité électrique n’ont pas aidé. À quoi s’attendre pour les années à venir si vous êtes propriétaire d’une voiture à essence ?
Il existe deux grandes mesures en France qui ont pour but d’encourager les particuliers à investir dans une voiture électrique : le système du bonus / malus et la prime à la conversion.
Le bonus écologique consiste en une déduction sur le prix d’achat ou de la location d’un véhicule qui émet jusqu'à 20 g de CO₂/km. Chouette non ? 😁 Au contraire, si le véhicule émet plus de 123 g de CO₂/km en 2023 (pour les véhicules relevant du nouveau dispositif d'immatriculation), un malus est appliqué. (6)
Le bonus écologique peut se cumuler avec la prime à la conversion : il s’agit d’une aide financière versée si vous achetez ou louez un véhicule peu polluant (électricité verte, hydrogène ou une combinaison des deux) et que vous mettez l’ancien à essence ou diesel à la casse. Attention, “Depuis le 1er janvier 2023, la prime à la conversion est réservée aux ménages dont le revenu de référence (RFR) par part est inférieur ou égal à 22 983 €.” (7)
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Vous n’avez aucune intention de troquer votre voiture à essence pour une voiture électrique ? Du moins pas pour le moment. Dans ce cas, si vous souhaitez tout de même faire un geste pour la planète, vous pouvez envisager les biocarburants.
Il s’agit de carburants produits à partir de biomasse, c’est-à-dire, des substances d’origine animale, végétale ou de déchets organiques qui sont ajoutés à des carburants fossiles : dans notre cas l’essence.
Le bioéthanol par exemple est issu de la fermentation de plantes (betteraves, cannes à sucre) et constitue 85 % du superéthanol (aussi appelé E85). En général, tous les véhicules dotés d’un moteur à essence sont compatibles avec le superéthanol E85. Si vous avez un doute, demandez l’avis d’un professionnel. La conversion pour l'installation d’un kit bioéthanol coûte entre 400 et 600 euros. (8)
Prêts à prendre la route de la transition énergétique ? 🚗