Le gaz est une énergie très utilisée, ce qui fait du biométhane, son alternative renouvelables, un maillon essentiel de la transition énergétique. Le gaz est donc omniprésent, il est donc naturel que les fluctuations de son prix influent grandement sur nos sociétés.
Comment est calculé le prix du gaz ? Quels facteurs entrent en jeu ? Pourquoi la CRE publie un prix référence ? Enfilons nos masques à gaz pour tenter de le découvrir.
Voici donc l'essentiel de ce qu’il faut savoir pour connaître le prix du gaz et comprendre son évolution !
Tout d’abord, il faut comprendre que le fait de fixer un prix à une marchandise dont le tarif peut varier en raison d'innombrables facteurs est très difficile. La formule de calcul qui permet de fixer ce prix pour le gouvernement français est ainsi revue chaque année pour la peaufiner (cette formule est si complexe qu’elle ressemble sans doute à un hiéroglyphe pour les non-initiés).
Comprendre les tarifs réglementés de vente du gaz et suivre les prix pouvait sembler plus facile à l’époque puisqu’avant juillet 2023, c'était le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire qui fixait le tarif réglementé du gaz (ce n’était pas le seul sur le marché) en prenant en compte l’avis de la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE). Cette dernière publiait chaque mois un prix de vente de gaz naturel pour les consommateurs résidentiels raccordés à GRDF et aux ELD afin d’aider la transition vers l’ouverture à la concurrence.
Cette offre était pratiquée par Engie avec son offre “gaz tarif réglementé” et les entreprises locales de distribution.
👋La Commission de Régulation de l’Energie est indépendante et estime un prix à titre indicatif. L’État n’était pas obligé de s’y plier, même s’il devait en prendre compte.
🚨Suite à une décision du conseil d’Etat pour se conformer au droit européen, notamment sur l’ouverture du marché à la concurrence, les tarifs réglementés de vente de gaz (TRVG) ont été supprimés depuis le 1er juillet 2023. Toutefois, la CRE a créer pour lui succéder des prix repères qui servent de boussole pour les consommateurs-ices. En comparant les offres des fournisseurs de gaz avec ce prix repère, les consommateurs-ices peuvent ainsi déterminer quelle est l'offre la plus intéressante pour elleux.
Pour mieux comprendre, penchons-nous sur les paramètres qui changent le prix.
Même s’il est inodore et incolore, le gaz existe, et pour cela, il faut payer son acquisition.
Le gaz naturel ne s’attrape (malheureusement) pas avec une épuisette ! Pour en trouver, il faut explorer les terres et les mers, l’extraire et ensuite le déplacer jusqu’au pays consommateur. En 2021, la Norvège était le premier fournisseur de gaz naturel avec près de 40% des importations françaises de gaz naturel. En 2023, ce sont les Etats-Unis qui prennent la tête avec 25% des entrées brutes contre 22% des entrées brutes pour la Norvège.
Le fournisseur de gaz paie donc le ou les entreprises qui extraient et/ou acheminent le gaz naturel jusqu’en France.
La principale raison pour laquelle on stocke le gaz, c’est pour faire des provisions pour l’hiver. En effet, la consommation de gaz pour le chauffage augmente beaucoup durant les périodes les plus froides de l’année et si on importait en même temps la quantité de gaz consommée en hiver cela conduirait à surdimensionner le réseau (et ça coûterait une fortune). Donc on stocke le gaz (même si cela engendre quelques pertes).
Plus encore, l’Etat a mis en place obligations de stockages (pour des raisons de sécurité d'approvisionnement - et la guerre en Ukraine nous a bien montré que c’était important). Le coût de cette obligation est mutualisé entre les fournisseurs : tout le monde paye le même prix.
Une fois le gaz parvenu à l’intérieur de nos frontières, on ne peut pas l’envoyer par colis. L'acheminement de ce gaz est assurée par des transporteurs dans un premier temps ( GRTgaz pour une majeure partie de la France et TIGF pour le reste) et des distributeurs dans un second temps (GRDF ou les ELD dans une toute petite partie de la France). Ces coûts d’acheminements ne sont pas neutres et sont estimés et déterminés par la Commission de régulation de l’énergie de façon à rémunérer les transporteurs et distributeurs de gaz pour leurs activités.
💡Les frais liés à la distribution, le transport et le stockage du gaz en France sont les mêmes pour tous les fournisseurs de gaz et sont fixés par le CRE tous les ans. Les seuls éléments différenciant les fournisseurs sont donc les coûts d'approvisionnement et les coûts de commercialisation.
La commercialisation du gaz, comme tout autre produit, a un coût.
Le marché mondial économique est avant tout un marché connecté. Un problème ici peut entraîner des conséquences dévastatrices sur une autre partie de la planète. C’est le fameux effet papillon. 🦋
Le gaz est une de ces marchandises très sensibles aux aléas politiques et économiques. Contrairement à l'électricité, le gaz est une marchandise qui peut se stocker facilement et transporter d'un continent à l'autre, ce qui en fait une ressource facilement exportable et donc d’autant plus soumis aux aléas de la géopolitique mondiale.
Une baisse de production à cause d’un problème dans un grand pays producteur, un événement géopolitique d’ampleur et même une décision gouvernementale peut entraîner une forte augmentation du prix du gaz sur les marchés mondiaux.
💡Le pétrole et le gaz sont intimement liés puisque le prix du gaz est indexé sur celui du pétrole. Une partie du prix du gaz est donc estimée en fonction du prix du baril. Le prix de l'électricité est aussi lié au prix du gaz.
Plus il fait froid, plus on consomme d’énergie pour se chauffer. Une augmentation de la demande fera naturellement croître le prix de l’offre.
Il existe trois grandes taxes sur le gaz en France :
Cette taxe permet de financer le système de retraites des employés-es du secteur du gaz et de l'électricité.
C’est une taxe spécifique sur la consommation du gaz naturel (elle a doublé à partir de Janvier 2024 passant de 8,37 € à 16,37 € par mégawattheure -MWh-). Malheureusement, cette taxe ne s’applique pas seulement au gaz naturel mais également au biométhane, une alternative renouvelable au gaz naturel.
Elle s’applique sur les deux taxes précédentes. Pour la consommation de gaz naturel, elle est de 20 %.
🗒️Avant juillet 2023, c'était donc l’État (après l’avis de la CRE), qui déterminait le prix en fonction des coûts d'approvisionnement, de stockage et de transport. Depuis l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence, les fournisseurs peuvent pratiquer les prix qu’ils désirent. La CRE continue de publier un prix repère chaque mois, à titre indicatif. Cela sert d’indicateur autant pour les consommateurs que pour les fournisseurs de gaz.
C’est le Conseil d’État, qui, en 2017, demande la fin des tarifs réglementés du gaz. L’institution publique invoque alors deux raisons :
En 2020, déjà, les entreprises n’ont plus accès à ces tarifs. Pour les particuliers, c’est en juillet 2023 que ce grand changement a eu lieu.
Ce changement peut désorienter. En effet, les prix réglementés permettaient aux consommateurs de se repérer et de se sentir en confiance. Néanmoins, certaines offres des fournisseurs se comparent souvent aux prix repères du CRE.
👋Si de nombreuses personnes pensent que changer de fournisseur est un véritable casse-tête, il n’en est rien. C’est le fournisseur qui se charge des transferts et de toute la paperasse qui va avec !
La fin des tarifs réglementés de vente de gaz peut donc paraître déroutante au premier abord.
Cependant, c’est aussi une occasion de trouver un fournisseur qui exerce son activité avec des valeurs que l’on partage (participer activement à la transition énergétique avec Ekwateur par exemple ! 🥳) et qui pourra offrir un contrat qui correspond à la consommation de votre foyer . Grâce à la multiplication des offres, c’est autant de besoins spécifiques qui sont comblés.
Que ce soit avec nous ou d’autres fournisseurs, c’est pareil : quand on achète du gaz, on paye beaucoup plus que juste du gaz. Il faut payer la production, et aussi le transport et la distribution, sans oublier les taxes. En dernier lieu, vient la rémunération de votre fournisseur, chez Ekwateur, elle représente 8 % du montant de votre facture.
En résumé :
sont autant de facteurs qui jouent grandement sur le prix du gaz. En tant que pays importateur, la France n’a que peu de prise sur le marché mondial et ses fluctuations (l’Europe possède plus de leviers).
A ce tarif, il faut ajouter l’abonnement auprès du fournisseur de gaz (mensuel ou annuel) pour obtenir le prix affiché sur la facture de gaz.
Depuis Janvier 2024 (janvier -4% par rapport à décembre, février -10% par rapport à janvier et mars -9% par rapport à février), les prix du gaz en France diminuent sensiblement. Si cette diminution ne se voit pas au premier abord sur la facture, c’est pour une raison simple : l'augmentation de la TICGN (une des taxes sur le gaz naturel), car en presque doublant (elle est passée de 8,45 €/MWh à 16,37 €/MWh), cette taxe a absorbé la diminution du prix du gaz.
Selon la CRE, entre mars et avril 2024 le prix repère du gaz naturel continue de baisser.
Mois | HT | TTC |
---|---|---|
Mars | 78,94 € | 114,76 € |
Avril | 74,73 € | 109,71 € |
Prix | Cuisson / eau chaude | chauffage |
---|---|---|
HT (hors taxes) | 5,59 € | 4,16 € |
TTC (toutes taxes comprises) | 6.71 € | 4.99 € |
La grille ci-dessous indique le prix repère pour avril 2024.
Cuisson / eau chaude | chauffage | |||
---|---|---|---|---|
HT/TTC | HT/TTC | |||
Abonnement (en €/an) | 87,12 € | 102,94 € | 209,28 € | 257,18 € |
Prix par MWh moyen (en €/MWh) | 74,58 € | 109,14 € | 56,90 € | 87,92 € |
Prix par MWh fourchette basse (en €/MWh) | 71,47 € | 105,40 € | 49,52 € | 79,07 € |
Prix par MWh fourchette haute (en €/MWh) | 81,30 | 117,20 | 71,88 | 105,90 |
💡Se faire une idée de la facture moyenne de gaz par mois en 2024 est possible grâce à notre article !
Les tarifs réglementés ayant disparu, il ne reste donc plus que les tarifs de marché. Cela ne veut pas dire moins de diversité dans les offres, au contraire ! Il en existe pour tous les budgets et les besoins.
Les tarifs de marchés se scindent en deux grandes catégories :
L’offre indexée est un coup de pouce (on a vu meilleur jeu de mots) sur le court terme. En effet, le principe est simple : un prix légèrement inférieur au kWh par rapport au prix repère de la CRE, et qui fluctue avec lui (avec la hausse récente, le prix augmente donc proportionnellement).
En somme, au départ, on peut être certain d'économiser puisque le prix payé est inférieur à celui de référence de la CRE. Toutefois, il faut se souvenir que le tarif de gaz évolue rapidement. Le prix pourra s'élever en cas d’augmentation du prix repère, tout en gardant le pourcentage de remise décidé au moment de la signature du contrat. Si la réduction était de 2 % au départ pour les client-e-s, elle restera à 2 % quelle que soit l'augmentation du tarif du gaz.
🧐Les offres indexées peuvent prendre pour base le prix repère de la CRE (c'est ce qu'ils font majoritairement voire exclusivement) afin de garder une continuité avec les tarifs indexés sur ceux qui étaient en place jusqu’en 2023. Cela permet de ne pas perdre les client-e-s tout en gardant une certaine transparence sur l’élaboration du prix. Cependant, cela n’est pas obligatoire et d’autres offres sont plutôt indexées sur les prix (car il y a plusieurs prix) du marché de gros de gaz naturel. Ces dernières dont des offres potentiellement beaucoup plus risquées.
L’offre fixe, quant à elle, suit une logique contraire. Ici, le prix est bloqué pour une ou plusieurs années. Malgré les évolutions du marché, il restera le même tant que le foyer est sous contrat. Pour les particuliers, il est possible de changer de fournisseur à tout moment, même avec ce genre de contrat à prix fixe sur plusieurs années.
Cette offre permet de ne pas avoir de mauvaises surprises dans son budget énergie et de pouvoir le gérer sereinement, avec le paiement d'un tarif fixe, qui ne change pas.
Contrairement à votre consommation d’énergie qui peut varier, votre abonnement quant à lui ne bouge pas et ne dépend pas de votre consommation. Le prix de votre abonnement est fixé par votre fournisseur. Vous pouvez donc comparer facilement les prix des fournisseurs de gaz.
Cet abonnement est payé à l’avance, pour 2 à 6 mois selon ce que vous avez choisi. En général, le prix mensuel de votre abonnement est indiqué sur votre facture de gaz. C’est toujours bon à savoir.
Vous nous connaissez (ou pas), chez Ekwateur on aime bien vous laisser le choix ! En plus de vous laisser le choix d’opter pour un prix fixe pendant un an un un prix variable qui change tous les mois, on vous propose donc de choisir la proportion de biométhane dans votre gaz !
Cela ne change rien à votre installation, à part son entrée dans le club des acteurs de la transition énergétique ! 😎
🧮Vous l’avez sans doute remarqué, l’unité de mesure du compteur de gaz est le m3. Pourtant, au moment de recevoir sa facture de gaz, l’unité de mesure est passée au kWh. Pour cette conversion trois éléments sont pris en compte :
Pour le gaz B (présent dans le nord de la France), le coefficient de conversion est de 10 kWh/m3.
Le gaz H (présent dans le reste du pays) possède un pouvoir calorifique plus grand avec un coefficient de 11,2 kWh/m3.
Afin de comprendre les tendances actuelles, il faut se pencher vers le passé. Alors en route avec Marty McFly dans la DeLorean (électrique s’il-vous-plaît !) 🏎️
Partons pour cette année qui aura marqué la planète pour commencer. Deux raisons expliquent l'augmentation importante du prix du gaz cette année-là.
D'abord, une reprise économique après la crise sanitaire qui aura été plus forte et rapide que ce qui était prévu. Résultat ? Les producteurs de gaz n’étaient tout simplement pas encore aptes à assumer une telle demande. La demande augmentant sans que l’offre ne puisse suivre, le prix du gaz augmenta.
Cette disparité entre l’offre et la demande a, en plus, été couplée à une situation tendue sur le plan géopolitique avec notamment les tensions entre l’Ukraine et la Russie (grand exportateur de gaz naturel), ce qui a déstabilisé les marchés.
Face à cette forte augmentation et ce contexte compliqué, la France met en place un blocage du tarif réglementé en octobre 2021 qui s'additionne au chèque énergie pour éviter une augmentation trop importante des factures de gaz des Français-es.
Le conflit à l’Est de l’Europe faisant rage, les pays de l’Union Européenne, dont La France, décident de changer leurs sources d'approvisionnements en gaz (en cause, la décision de la Russie de baisser drastiquement les approvisionnements au strict minimum contractuel). C’est le nord de l'Europe et notamment la Norvège et l’Estonie (déjà exportateurs de gaz vers l'Europe avant le conflit) qui sont choisis avec les Etats-Unis et le Moyen-Orient.
Malheureusement, la même année, le gazoduc Baltic Connector entre l’Estonie et la Finlande fuit. Ce qui ampute les approvisionnements.
Pour diversifier les sources et ainsi assurer une certaine sécurité d'approvisionnement, le vieux continent tente aussi sa chance du côté de l’Egypte avec du gaz importé d'Israël qui est ensuite liquéfié dans le pays des Pharaons. A l’époque, la situation au Moyen-Orient inquiète déjà les marchés. Pourtant, ce partenariat fonctionne.
Nous voilà dans un passé proche et le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation politique ne s’est pas améliorée pour le prix du gaz. Le conflit israélo-palestinien s’est rajouté à celui de l’est de l'Europe, affolant encore un peu plus les marchés.
Fin juin 2023, le tarif réglementé est définitivement aux oubliettes avec un prix de 128,4 €/MWh pour la cuisson et la production d’eau chaude et de 104,3 €/MWh pour le chauffage.
Le premier prix repère du CRE le même mois est de 116,2 €/MWh pour la cuisson et la production d’eau chaude et de 94,5 €/MWh pour le chauffage.
Au vu de la conjoncture politique internationale et de la demande, le prix du gaz naturel pourrait encore augmenter cette année (une nouvelle hausse du prix du gaz en juillet 2024 est prévue à cause de l'augmentation des tarifs des réseaux de distribution de gaz naturel). C’est une des grandes forces du biométhane. Étant un gaz renouvelable issu de matières organiques diverses, ce gaz est directement issu des nos déchets agricoles et donc directement produit en France. Démocratiser le gaz vert renouvelable pourrait alors régler les problèmes de dépendances envers les pays importateurs.
La cerise sur le gâteau ? Cette énergie renouvelable respecte la planète et la préserve ! 🍒
Le biométhane c’est l’avenir pour un prix du gaz stable, qui préserve notre terre et ses habitant-e-s (ce qui peut nous arranger en tant qu'habitants-es de cette belle planète ) ! 🌐
https://www.economie.gouv.fr/entreprises/taxe-interieure-consommation-gaz-naturel-ticgn
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/jo
https://www.energie-info.fr/comparateurs-et-outils/
https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A16597
https://www.cre.fr/actualites/la-cre-publie-son-prix-repere-de-vente-de-gaz-naturel-pour-avril-2024-pour-les-consommateurs-residentiels-raccordes-a-grdf-et-aux-eld
https://www.ecologie.gouv.fr/tarifs-gaz#:~:text=La%20suppression%20des%20tarifs%20r%C3%A9glement%C3%A9s,comp%C3%A9titives%20par%20rapport%20aux%20TRV