Quels sont les critères d’une ville écologique ?

Aussi appelée “ville durable” ou “ville éco responsable”, une ville écologique reprend les trois piliers du développement durable. Elle cherche à limiter les impacts du réchauffement climatique sur sa population tout en garantissant une croissance verte pérenne. Il s’agit d’un modèle urbain “économiquement viable, socialement vivable et respectueux de l’environnement”. (1)

Une ville écologique est avant tout une ville qui prend en considération l’environnement dans son développement et son fonctionnement.

60 % des émissions de gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement climatique proviennent des villes, alors que ces dernières ne représentent que 2 % de la surface terrestre. (2) 

L’une des causes principales de cette empreinte carbone élevée est liée aux transports : 30 % des émissions de gaz carbonique en France proviennent de ce secteur. Plus particulièrement, c’est l’axe routier qui est le plus émetteur de CO2 avec 125 Mt éq CO2. Et sans grande surprise, ce sont surtout les véhicules des particuliers qui polluent : 54 % des rejets. (3)

Or, la majorité des citadins est encore équipée d’un véhicule thermique (essence ou diesel) fortement polluant : d’après une étude du Parisien, ce type d’engin émet environ 22 tonnes de CO2 équivalent. L’impact sur la qualité de l’air et la santé des habitants est d’autant plus néfaste que la concentration en véhicules de ce type est élevée. (4)

Étant donné que le secteur des transports est extrêmement émetteur de gaz à effet de serre en France, une ville écologique est généralement dotée d’une politique publique favorable à la mobilité durable.

Nous le disions tout à l’heure, une voiture thermique émet 22 tonnes équivalent CO2. A titre de comparaison, le bilan carbone d’une voiture électrique n’est que de 9 tonnes en prenant en compte sa fabrication ainsi que son utilisation. Cela fait d’elle un allié de la transition écologique ! (4)

En plus des aides destinées à faciliter l'acquisition d’une borne de recharge électrique, certaines collectivités (l’Île-de-France, de l’Occitanie, du Grand Est, du Pays de la Loire et de la Corse) proposent des primes locales pour l’achat d’un vélo ou d’une trottinette électrique. (5) 

Ces appareils fonctionnent avec de l’énergie renouvelable et non à base d’essence ou de diesel, des carburants d’origine fossile et dont les stocks sont limités sur Terre.

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Le deuxième pilier du développement durable est le volet social. 

Une ville écologique n’est pas seulement un espace urbain respectueux de l’environnement. Il s’agit aussi d’un lieu de vie devant prendre en compte le bien-être de ses habitants. 

Or, la France et notamment les grandes villes est confrontée au fléau des passoires thermiques : 5,2 millions de ménages vivent dans des logements mal isolés, mal chauffés en hiver et mal rafraîchis en été. En plus de créer une sensation d’inconfort menant généralement à la précarité énergétique, les passoires thermiques alourdissent l’empreinte carbone nationale.

14 % des émissions de gaz à effet de serre sont liées au résidentiel et au tertiaire. Une bonne part de ces GES est liée aux logements notés F ou G au Diagnostic de Performance Energétique (DPE). (6)

Au vu des conséquences environnementales et sociales non négligeables liées au secteur du résidentiel, une ville verte doit jouer sur ce levier pour améliorer son indice écologique.

Cela passe notamment par la rénovation des passoires thermiques et d’une politique de lutte contre la précarité énergétique. A Paris, comme dans d’autres villes métropolitaine, il existe de nombreuses aides à l’isolation de son logement comme la prime énergie d’Ekwateur. 

Par ailleurs, comme 81 % des GES du résidentiel sont dûs au chauffage, et plus précisément à la combustion de gaz naturel (65 % des émissions), les villes écologiques promeuvent souvent l’installation de systèmes de chauffage fonctionnant aux énergies renouvelables.

La généralisation des installations de pompes à chaleur ou de chaudières à granulés permet non seulement à une ville d'améliorer son bilan carbone mais en plus de procurer confort et améliorer le pouvoir d’achat de ses citadins.

En parlant de pouvoir d’achat, le troisième pilier du développement durable est le pilier économique.

Une ville est caractérisée par un étalement urbain qui empiète sur des espaces naturels déjà présents. Par exemple, la construction de centres commerciaux nécessaires à la dynamisation économique d’un quartier entraîne une artificialisation des sols et présente une menace pour la biodiversité. D’après l’Ademe, “en France, 5,1 millions d’hectares sont artificialisés (soit 9,3% du territoire), dont les 2/3 sont imperméabilisés, entraînant la perte de biodiversité.” (7)

En plus de porter atteinte à la nature, la multiplication des zones industrielles en périphérie de ville nuit à l’économie locale. Les commerces de proximité sont en compétition directe avec la grande distribution qui importe souvent leurs marchandises depuis l’autre bout de la planète, faisant ainsi grimper l’impact carbone.

Face aux villes bétonnées et hyper industrialisées, les villes écologiques sont celles qui ont intégré la végétalisation au coeur de leur modèle économique.

En effet, avec les problématiques de réchauffement climatique ainsi que la crise Covid, les villes vertes sont de plus en plus prisées des citadins en quête de fraîcheur et de retour à la nature. La végétalisation des bâtiments permet de réduire la sensation de chaleur en période de canicule et d’apporter un peu de campagne en plein tissu urbain. 

“Les espaces verts sont devenus un critère clé pour un peu plus de 7 Européens sur 10 (72,2% pour les Français), qui estiment leur proximité « importante » ou « très importante » au moment de choisir leur lieu d’habitation.” (7)

Par ailleurs, les labels “ville et village fleuri” sont un vrai plus pour le tourisme.

La société Arcadis publie tous les ans un classement des villes les plus durables au monde. En 2022, voici le top 5 des villes écologiques : 

Paris est en 8ème position du classement général et en 2e position en ce qui concerne le pilier planète ! Une très belle remontée puisqu’en 2018, la ville Lumière tombait en 15è position du top global. (8)