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Pollution port industriel
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Le point sur les émissions de gaz à effet de serre en France en 2024

Le rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) a mis le feu aux poudres en 2022. D’après les experts du climat, jamais l’espèce humaine n’avait émis autant de gaz à effet de serre que ces dix dernières années. Le bilan est-il aussi catastrophique en France ?

Ekwateur récap' tout ce qu’il faut savoir sur les émissions de gaz à effet de serre de notre pays ! De quoi donner du grain à moudre aux climatosceptiques. 👀


Des émissions de gaz à effet de serre en baisse depuis 1990

Le ministère de la Transition écologique a récemment publié l’édition 2021 des Chiffres clés du climat - France, Europe et Monde. Que retenir de ce rapport ? On récap’ ! 📍

Les chiffres clés du climat entre 1990 et 2018

Pour rappel, les gaz à effet de serre (GES) sont des gaz présents naturellement dans l’atmosphère. Ils sont généralement composés de vapeur d’eau, de dioxyde de carbone, de méthane, de peroxyde d’azote et d’ozone. Ils contribuent à retenir la chaleur près de la surface terrestre et à rendre la vie sur Terre possible. 

Oui, les flatulences des vaches contiennent bien des gaz à effet de serre qui participent au réchauffement climatique ! 🐮

Toutefois, depuis la révolution industrielle, la concentration en GES issue des activités humaines a considérablement augmenté dans l’atmosphère. Cela se traduit par une hausse de la température dans l’atmosphère et participe au réchauffement climatique global. Parmi les activités humaines qui génèrent le plus de GES, on peut citer : la combustion d’énergie fossile, l’élevage et l'agriculture, ou encore certains procédés industriels.

Dans l’étude Chiffres clés du climat - édition 2021, on apprend que les émissions de gaz à effet de serre en France ont diminué de 19 % entre 1990 et 2018.(*) En 2018, les émissions de GES sur le territoire français hors UTCATF (Utilisation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie) représentent 445 Mt CO₂ équivalent. 

Répartition des GES par secteur en 2018

Pourquoi une telle baisse des GES ? Pour le comprendre, regardons d’abord comment se répartissent les émissions en fonction des secteurs d’activité en France.

C’est l’utilisation de l’énergie qui est la première source d’émissions de GES en France. Elle est responsable à elle seule de 70 % des émissions sur le territoire, soit 312 Mt CO₂ en 2018. En deuxième position, on trouve l’agriculture, responsable à 16,8 % des émissions de GES, soit environ 75 Mt CO₂ éq. Puis viennent les procédés industriels, et la gestion des déchets.

Voici comment les émissions carbone dues à la combustion d’énergie se répartissent en fonction des secteurs d’activité : 

  1. Les transports : 41 %, soit 132 Mt CO₂ éq ;
  2. Le résidentiel tertiaire : 23 %, soit 71 Mt CO₂ éq ;
  3. L'industrie manufacturière et de construction : 17 %, soit 51 Mt CO₂ éq ;
  4. L’industrie de l’énergie : 14 %, soit 46 Mt CO₂ éq ;
  5. Autres : 4 %, soit 11 Mt CO₂ éq.

Ce sont donc les transports qui sont les plus émetteurs de CO₂ en France. Avec en première place, les émissions liées au trafic aérien, qui a généré 70 Mt CO₂ éq en 2018. Les véhicules particuliers sont ensuite responsables à 53 % des émissions de GES. Puis les véhicules utilitaires contribuent à hauteur de 19 %.

Le résidentiel est le second poste le plus émetteur de GES en 2018. Toutefois, leur quantité a diminué de 28 % entre 1990 et 2018. En cause, des hivers plus doux, qui ont permis de limiter l’utilisation du chauffage, lui seul responsable à 82 % des émissions de gaz à effet de serre en France.

Troisième place sur le (triste 😥) podium des émetteurs de GES : l’industrie manufacturière et de construction avec la fabrication de minéraux (80 Mt CO₂ équivalent), la chimie (60 Mt CO₂ équivalent), la métallurgie (45 Mt CO₂ équivalent) et autres (22 Mt CO₂ équivalent). Toutefois, les émissions dans ce secteur ont chuté de 48 % depuis 1990 ! La crise économique de 2008, ainsi que l’amélioration des procédés ont permis de réduire drastiquement les émissions.

Entre 1990 et 2018, les émissions de GES ont donc baissé de 19 % pour plusieurs raisons : diminution de l’utilisation des centrales thermiques polluantes, développement du renouvelable et consolidation du nucléaire pour produire de l’électricité, amélioration des procédés industriels, renforcement des politiques de rénovation énergétique ainsi que la délocalisation de notre consommation.

Focus sur la stratégie nationale bas carbone

La France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2050 avec l’adoption de la loi Énergie et Climat en 2019. La stratégie nationale bas-carbone (SNBC) donne des orientations pour parvenir à cet objectif. Tous les cinq ans, un certain plafond d’émissions de gaz à effet de serre, appelé budget carbone, doit être tenu sur le territoire national. Voici les trajectoires cibles par palier : 

  • Budget carbone 1 : 441 Mt CO₂ éq (2015 - 2018) ;
  • Budget carbone 2 : 422 Mt CO₂ éq (2019 - 2023) ;
  • Budget carbone 3 : 359 Mt CO₂ éq (2024 - 2028) ;
  • Budget carbone 4 : 300 Mt CO₂ éq (2029 - 2033).

Un peu trop gourmande la France ? 🧐 Nous nous étions donné pour objectif de ne pas dépasser les 441 Mt CO₂ éq d’ici 2018. Or, les émissions réalisées entre 2015 et 2018 se sont élevées à 456 Mt CO₂ éq. Elles ont donc dépassé de 3 % le budget défini. En cause : de trop fortes émissions de GES dans les secteurs du transport et du résidentiel tertiaire.(**)

Game over pour cette fois-ci… 🎮 Il reste encore du chemin à parcourir avant d'atteindre la neutralité carbone !

L’empreinte carbone de la France

Vous avez sûrement déjà entendu ce terme dans les médias. Il s’agit d’un indicateur de plus en plus utilisé. Jetons-y un œil ! 🔍

Baisse de l’empreinte carbone française depuis 1995

Tout à l’heure, nous nous exprimions en émissions territoriales de gaz à effet de serre. L’approche territoriale calcule la quantité de GES émise à l’intérieur du pays par les ménages (voitures et logements) et les activités économiques (consommation d’énergie fossile, agriculture, etc.).

L’empreinte carbone est une autre méthode pour apprécier les pressions d’un pays sur le climat. Elle calcule la quantité de GES émise par la demande finale intérieure du pays et est constituée des émissions directes des ménages (logement et voiture), des émissions de la production nationale et des émissions des activités économiques étrangères.

Deux jours avant l’ouverture de la COP 27, le ministère de la Transition écologique a publié un document qui étudie l’évolution des GES depuis 1995. D’après ce document, en 2021, l’empreinte carbone de la France a été de 604 millions de tonnes équivalent CO₂. Elle a diminué de 9 % par rapport à 1995. Par habitant-e, cela représente 8,9 tonnes équivalent CO₂.(***)

Pas de quoi être fier donc. 🥵

Ce sont essentiellement les émissions liées aux importations qui sont fortement émettrices : 51 % du total ! Voici d’où elles viennent : 

  • Biens et services importés ;
  • Matières premières ou produits semi-finis importés.

Ensuite, 49 % des émissions sont liées aux activités intérieures : 

  • Des ménages français ;
  • Biens et services issus de la production intérieure.

Certes, l’empreinte carbone de la France a baissé de 9 %. Toutefois, les émissions associées aux importations ont grimpé de 20 % ! Le Haut Conseil pour le Climat s’est exprimé dans un rapport publié en juillet 2022 : “malgré une tendance à la baisse des émissions de gaz à effet de serre en 2021, les efforts de la France pour lutter contre le réchauffement climatique demeurent insuffisants pour atteindre les objectifs fixés pour 2030".

Élève appliqué. Peut mieux faire. 📝

Comment réduire les émissions carbone en France ?

Alors comment faire pour éviter la catastrophe (climatique) ? Le rapport du GIEC 2022 donne plusieurs pistes.

Énergie : favoriser le renouvelable

Les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) sont très fortement émettrices de GES. L’AIE (Agence Internationale de l'Énergie) a calculé que les émissions mondiales de CO₂ dues à la combustion d’énergies fossiles ont augmenté de 6 % en 2021, soit 36,3 milliards de tonnes.

Au contraire, les énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien rejettent très peu de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Par ailleurs, elles ont un potentiel de réduction des émissions de GES 9 fois plus important que le nucléaire d’ici 2030.

En plus, installer des panneaux solaires photovoltaïques chez soi est de plus en plus rentable avec les aides financières de l’État comme la prime à l’autoconsommation ! Chez Ekwateur, on vous aide à mettre du soleil dans votre vie. 🌞

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Résidentiel : vers la sobriété énergétique

Le gouvernement français a encouragé les particuliers à adopter des éco-gestes énergétiques lors de l’hiver 2022-2023. Non seulement cela permet d’éviter les coupures de courant, de réaliser des économies sur la facture d’énergie et aussi de réduire les émissions de GES dans le résidentiel !

Voici quelques astuces pour réduire votre empreinte carbone à la maison :

Hop ! Votre empreinte carbone s’efface petit à petit, comme des traces de pas sur la plage 👣

Transport : favoriser la mobilité électrique

D’après les scientifiques du climat, une action politique forte est nécessaire pour sensibiliser les usagers à délaisser la voiture à essence au profit des transports en commun, ou des mobilités douces comme le vélo ou la marche

À l’échelle individuelle, les Français-es doivent apprendre à changer de mode de vie en limitant les voyages en avion ou en remplaçant leurs véhicules polluants par des voitures électriques

D’ailleurs, l’État a mis en place un système de location de voiture électrique à 100 euros par mois ! Non, vous ne rêvez pas 😍

Sources

(*) https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2020-12/datalab_81_chiffres_cles_du_climat_edition_2021.pdf

(**) https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/SNBC-2%20synthe%CC%80se%20VF.pdf 

(***) https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/estimation-de-lempreinte-carbone-de-1995-2020

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